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TREDION

Sortie du 28 février 2010

Loïc Le Bail

 Voir les photos (Album Picasa - Loïc Le bail)

 

Il était impossible de prédire Xynthia, cette tempête tueuse apparue le week-end du 28 Février, date même notre sortie à Trédion. Il s’en est fallu de peu que tout soit annulé, ce qui aurait été dommage pour les soixante personnes présentes à l’embarquement du car place Glotin.

A 8h30 précises, nous démarrons sous un ciel mitigé, on voit du bleu mais aussi des nuages sombres poussés par un vent fort. Cette météo n’empêche pas notre « Oiseau d’Armorique » de s’échapper des giratoires Lorientais, de gagner de la  vitesse sur la Nationale 165 jusqu’à Vannes ou de nouveaux ronds-points nous éjectent vers Elven par la N 166. La petite cité de caractère au plus haut donjon de France est traversée à 9h30. La D1 pratiquement rectiligne devient sinueuse après le passage de l’Arz, la rivière qui collecte la multitude de ruisseaux sortant des bois de Lanvaux. Le paysage devient plus accidenté jusqu’au premier arrêt : l'allée couverte de la Loge au Loup.

C’est là que nous faisons connaissance avec notre guide : M. Le Clinche. Non sans avoir pris les parapluies, nous le suivons sur les 250 mètres d’un sentier boueux qui mène à l’allée couverte en forme de deux rangées de pierres arc-boutées en opposition et dont l’énorme dalle repose encore sur ses piliers extérieurs. Les seules gouttes de pluie de la journée ne gâchent pas notre plaisir d’admirer cette construction datant de 2500 ans avant notre ère. Il n’est malheureusement pas au programme de voir la pierre branlante située à 500 mètres de l’autre côté de la départementale, ce sera pour une autre fois…

Toute l’équipe remonte dans le car précédé par la voiture du guide. Nous passons devant l’étang aux biches avant de nous arrêter à nouveau en plein bois de Lanvaux. Cette fois encore les chemins plein d’eau ne font pas renoncer à la découverte de deux pierres insolites grossièrement taillées en forme de visages humains. Elles sont surnommées « Babouin » et « Babouine », la femelle qui mesure 3,25 m étant deux fois plus grande que le mâle ! Nous rebroussons chemin dans le superbe sous-bois moussu, bien contents d’avoir un guide car les pancartes ne sont pas légion.

Pendant que le car se remplit à nouveau, j’ai juste le temps de sortir du sac à dos une boisson chaude avant que nous empruntions des routes étroites peu adaptées à la taille du car qui reprend la direction de Trédion pour s’en éloigner à nouveau et stopper au bord de la forêt de Coëby. Il va y avoir un peu plus de marche à pied, selon le guide qui attend que tout le monde soit rassemblé autour de la Roche de L’Hermite pour en faire la description. Après quoi la progression reprend sous un soleil dont les rayons nous réchauffent même à travers les arbres, 600 mètres plus tard c’est une roche en forme de tête qui attire notre attention. Elle a manifestement été taillée, on distingue vaguement un nez et des yeux, la nature a rajouté sa touche en la coiffant de mousse verte !

Encore environ 800 mètres de marche en écoutant non seulement les chants d’oiseaux mais aussi les lointains coups de feu des chasseurs dont c’est le dernier jour, pour arriver au près d’une nécropole au saccage évident, témoin d’une vaine recherche d’improbable trésor. Je regrette de ne pas avoir pris mon GPS car je me rends compte que nous circulons hors des chemins et que j’aurai du mal à retrouver ces monuments si l’envie m’en prend !

Les asphodèles percent déjà l’humus sans que l’on en aperçoive encore les fleurs, fleurs que justement les Romains avaient l’habitude de choisir pour décorer leurs tombes. Elles vont éclore à point pour cette autre sépulture que nous découvrons après avoir rebroussé chemin puis pris une direction impossible à retrouver !

 

 

Étonnante d’abord par sa superficie égale à celle d’un petit cirque, mais aussi par son histoire : d’abord construite en forme rectangulaire 4800 ans avant notre époque elle aurait été transformée au cours des 500 ans suivants en forme « couloir » en utilisant des pierres transportées depuis l’Andalousie, comme si il n’y avait pas assez de cailloux en Bretagne ! C’est en tout cas ce que révèlent les fouilles effectuées dans les années 70 par un archéologue disposant de moyens de datation par le carbone 14.

Les conditions de parcours difficiles occasionnent quelques chutes mais pas de mal. Exit le bois de Coëby qui nous tenait bien abrités du vent fort. Le chauffeur de l’Oiseau d’Armorique a la bonne idée de nous récupérer au plus près, non sans que nous prenions un bol d’air en longeant un champ au milieu duquel une excroissance laisse deviner un tumulus ayant encore des secrets à révéler.  

 

Clocher et faitage en lignolet - Saint-Nicolas - Trédion

 

 

Le trajet en autocar se poursuit, des panneaux indiquant « Les Princes », « La ville Chotard », « La Bataille », « Chez Marot » remplissent le pare-brise avant que le chauffeur nous prouve son habileté en effectuant une marche arrière en côte sur chemin étroit encombré, tout cela pour que nous ayons à marcher le moins possible jusqu’à la chapelle Saint-Nicolas, surplombant la vallée ou circule la Claie. La chapelle et son cimetière sont clos de murs aux pierres jointoyées de l’argile très présent dans la région. Un clocher entièrement revêtu d’ardoises se pavane en plein milieu de la toiture décorée d’un lignolet.

 

 

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     Mais il est bientôt 13 heures, la faim se fait sentir depuis un moment, il est temps de rejoindre Trédion distante de seulement deux kilomètres pendant lesquels nous est donnée l’occasion de d’emprunter la route de Saint Gravé qui domine la Claie par un à-pic de 35 mètres !

Chez Marie-Annick, il fait très bon. Je renonce aux ablutions car les sanitaires sont pris d’assaut et d’ailleurs mon gel nettoyant sans savon pour les mains est très efficace. Je finis par trouver une place libre, je suis entouré de voisines différentes de celles que j’avais dans le car, l’occasion d’entendre de nouvelles histoires.

Le repas nous occupe deux heures, il faut bien ça pour que soixante convives se délectent de cassolette de Saint Jacques, rôti de porc comme à la maison, fromage/salade et charlotte aux fruits sans aspartame entrecoupé par la photo de groupe !

LE CHATEAU de TREDION

Comme il n’y a qu’un demi-kilomètre à faire pour enfin découvrir le Château, la moitié des excursionnistes s’y rend à pied, je fais partie de celle qui choisit le déplacement motorisé !

Château de Trédion - Façade estManoir de chasse des Ducs de Bretagne dans les années 1350, ce château chargé d’histoire a bien de l’allure mais il faut renoncer aux photos de la façade, dans l’ombre à cette heure. Il est devenu une résidence de tourisme dont l’escalier monumental de l’entrée donne une idée des salons et des chambres. A défaut de visiter tout l’intérieur nous flânons dans les allées bordant les douves dominées de grands arbres. Au sud du Château, nous découvrons un jardin à la Française ceint d’un octogone de hauts murs en pierres et dont les parterres ourlés de buis rayonnent autour du bassin central. Au-delà, le parc continue de s’étendre : les prés pentus alternent avec les bosquets. Un ruisseau alimente une série de trois plans d’eau en cascade, passe sous une arche romaine appelée « Le Pont des Secrets » avant de se déverser dans  les douves. Dans cet ensemble, appelé « Jardin des Druides », un menhir doré cohabite avec des statues modernes.  

 

     LE  CHATEAU de BEAUCHENE

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A 16h35, l’autocar ayant retrouvé ses voyageurs emprunte la D133 pendant deux kilomètres, distance qui sépare Trédion du Château de Beauchêne. Ce Château manoir construit au XVe siècle en bordure du Bois de St-Bily est magnifiquement restauré par M. Durande son propriétaire actuel. Nous en admirons les lucarnes élancées de la toiture sur corniche à corbeaux et la tourelle octogonale extérieure qui abrite l’escalier.

2010-02-28-019-Forêt de Lanvaux-Menhirs Babouin BabouineCette dernière visite est aussi l’occasion de faire les adieux à notre guide avant le retour à Lorient par le trajet inverse. 18 heures sont à peine passées quand nous reposons le pied place Glotin, avec l’impression d’avoir vécu deux jours en un seul. Une chose est sûre : il faudra retourner au pays de Trédion, pourquoi pas au printemps ou en été !                                                                                                                                

 

 

 


La tombe du curé  devant la porte ouest de la chapelle

Pierre tombale – Cimetière de la chapelle Saint-Nicolas

 

P

P  COEDELO

 AG  CAPELLANUS

DUM   SS  HOSTIAS

PROFANATIONI SUBTRAHIT

TRUCIDATUS

DIE                  XXIII   oct

Ano               MDCCXCV

 (le 23 octobre 1795)

Pierre tombale St Nicolas.jpg (159126 octets)

P  COEDELO (nom du curé)

AG? sous réserve, abr.  pour "augustus"

 SS?  sous réserve, abr. pour "sanctas"

   P. Coedelo, vénérable curé, assassiné au moment même où il mettait les saintes hosties à l'abri de la profanation

 Traduction proposée par Annie Le Mouélic

 

 

 

Trédion - Photos