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NANTES 

Château des ducs de Bretagne  -  Musée Dobrée 

26 10 2008

 

 

    C’est la rentrée, notre rendez-vous est toujours place Glotin à 7H 30 mais grâce au changement d’heure ça ne fait que 8 H 30 !!!

Cette journée sera marquée par l’absence de notre organisateur, celui par qui les derniers dimanches du mois ne seraient pas ce qu’ils sont : Claude Chrestien, il n’a pas souhaité visiter les services ophtalmo de Nantes et pourtant c’est ce qui lui est arrivé. Nous lui souhaitons un rapide rétablissement et retour parmi nous.

    Le soleil est timide, les bancs de brouillard nous mettent des voiles devant les yeux à l’approche des cours d’eau mais nous arrivons cinq minutes avant l’ouverture du château, tout va bien. Passé le pont, à l’emplacement du pont-levis et en entrant dans la cour, nous sommes devant le château restauré; en ce moment le centre est occupé par les tréteaux de la Compagnie Royale de Luxe, installée à Nantes depuis 1989.

                      

    La construction du château remonte au début du XIIIème et porte le nom de château de la Tour Neuve. En 1466, François II, face aux menaces contre la Bretagne décide d’élever quatre tours et vingt cinq ans plus tard sa fille Anne de Bretagne, devenue reine de France en épousant Charles VIII, fait terminer l’œuvre de son père. A la mort de Charles VIII en 1499, elle épouse Louis XII, à cette époque la fonction défensive devient moins essentielle, c’est ainsi que l’on rehausse le Grand Logis et la Tour de la Couronne d’or par des lucarnes et loggias d’influence Renaissance italienne puis on fait construire le Logis du Roy ou Petit Gouvernement dans le style Renaissance français. Entrons !

    La visite du musée va commencer, nous serons partagés en deux groupes, je vais vous raconter ce que notre guide nous a conté. Le tout nouveau musée d’histoire de Nantes est installé dans 32 salles : de la cité portuaire antique à la veille de la Révolution française puis de la Révolution à nos jours. Dans la salle dédiée à Portus Namnetum, on peut voir une pierre gravée avec une dédicace au dieu romain du feu : Vulcain.

 

     Dans une autre salle « une ville fortifiée »se trouve un grand plan en relief de la ville réalisé en 1869 par Guibaud, il permet de découvrir la ville close médiévale enserrée dans ses remparts et dont l’urbanisme évoluera peu jusqu’au 18 ème. C’est dans cette s alle que l’on peut voir la tapisserie dite « des Etats de Bretagne » de la fin du XVIème siècle, retrouvée chez un antiquaire parisien en 1980, depuis elle a été restaurée. Cette tapisserie  faisait partie d’une série de 6, commandée par les députés du pays et duché de Bretagne réunis à Nantes pour être utilisées chaque année dans les villes où se réunissaient les Etats. Une salle est consacrée à l’ouverture de « la voie atlantique » on y voit le portrait de Gratien Libault, maire de Nantes, il arma des bateaux pour la pêche à la morue sur les bancs de Terre-Neuve, il est aussi l’initiateur du commerce avec les Antilles à partir de 1640. Des salles nous montrent la ville d’estuaire, Nantes est située à 60 km de la mer : des ports  sont aménagés le long de la Loire pour permettre le débarquement des marchandises qui ensuite sont acheminées jusqu’à Nantes dans les gabares. Le fleuve ne peut recevoir les bateaux à fort tirant d’eau.

      

    Au XVIIIème siècle, 42% des navires négriers partent de Nantes ; des salles retracent cette période douloureuse qui fera la prospérité de la ville ; les salles 12 et 13 évoquent la « capitale négrière »,  les 14 et 15 portent le nom : les « messieurs du commerce ».On y voit un exemplaire du « code noir » de Colbert, un collier de servitude, de la pacotille et surtout les registres des bateaux qui faisaient le commerce triangulaire. En février 1794, l’abolition de l’esclavage par la Convention nationale sonne le glas des intérêts nantais aux Antilles, pas pour longtemps car Napoléon le rétablit en 1802 ; il ne sera définitivement aboli qu’en 1848. La ville de Nantes est acquise aux idées de la Révolution mais l’affaire des prêtres réfractaires soulève les campagnes environnantes, Carrier, trouvant que la guillotine n’est pas assez rapide, remplit des gabares pour envoyer les récalcitrants par le fond!

      Le XIXème siècle verra le développement industriel de Nantes. En 1824, J. Colin, confiseur de son état ouvre la première usine de conservation de sardines ; il applique le procédé de stérilisation découvert quelques années auparavant par N. Appert. Suivront les légumes cultivés par les maraîchers de la région, c’est de cette époque que datent les marques telles que Amieux.

     Qui dans son enfance n’a pas commencé à croquer son petit beurre LU par les quatre coins ? A ce propos, notre guide nous raconte que les 4 coins représentaient les 4 saisons et que les petits picots étaient au nombre de 52 comme les semaines. Je ne mange plus de petits LU, je n’ai pu les compter ! Et vous ? Saviez-vous aussi que le très fameux savon de Marseille de nos grands-mères était en grande partie fabriqué à Nantes ! Je ne vous ai pas parlé du sucre extrait de la canne des Antilles ou de Madagascar et ensuite de la betterave lorsque la canne attrapa une maladie qui décima les plants ; de la baleine dont l’huile servait à l’éclairage public, moi, on me la donnait à boire ! La dernière salle nous a présenté une amusante vidéo d’un artiste nantais : Pierrick Sorin.

    Encore, beaucoup d’histoires à raconter mais le papier va me manquer et c’est l’heure d’aller déjeuner.

    Nous retrouvons le car qui nous conduit au restaurant : Le Magellan.

Kir, assiette périgourdine
Brochettes, flan forestier sauce roquefort, gratin dauphinois
Vin, café

         C’était très bien ! Comme d’habitude Claude avait fait le bon choix et aussi comme d’habitude nous avons fait accélérer le mouvement…

    La journée continue. Maintenant, nous allons visiter le musée Dobrée.    Pendant que le premier groupe suit la visite guidée de l’exposition « Traces humaines de la Loire-Atlantique de la Préhistoire aux Vikings » nous nous rendons dans l’autre bâtiment du musée pour admirer les nombreux objets exposés : le reliquaire en or réalisé en 1514 et qui servit d’écrin au cœur d’Anne de Bretagne, la Piéta d’Orvault, beaucoup de statues, sablières, épées vikings trouvées dans la Loire et les environs de Nantes, des vases Lalique et Daum de la collection de la famille Dobrée.   

    Il est l’heure de rejoindre la visite guidée ! L’exposition prend vie grâce à de nombreuses maquettes qui expliquent comment vivaient nos ancêtres d’abord au Paléolithique(500 000-8000 av J-C), c’est l’époque des cavernes et de la chasse puis nous passons au mésolithique(8000-5500 av J-C), le mode de vie s’améliore en même temps que les conditions climatiques, ensuite, nous arrivons au néolithique(5500-2300av J-C), de nomade, l’homme devient sédentaire, élève des animaux, façonne de la poterie, enterre ses défunts et bâtit les mégalithes. A l’âge du bronze (2100-750av J-C), l’homme devient métallurgiste, en mélangeant le cuivre et l’étain il obtient le bronze ce qui lui permet de réaliser des armes ; une nouvelle économie se met en place. L’âge du fer (750 av J-C) marque le début de notre ère.

                       

    Un grand nombre d’objets en silex sont exposés dans les vitrines, ainsi que des haches en dolérite, fibrolite ; je sais qu’il y a une différence entre la hache et l’herminette mais je sais aussi que notre guide devait être bretonne.

     Voilà, la visite se termine, nous descendons la rue et retrouvons le car qui va nous ramener tranquillement à Lorient, la nuit vient vite, eh oui, nous avons perdu une heure !

     J’espère que la journée s’est bien déroulée, mais j’espère aussi que Claude sera là, complètement rétabli, le mois prochain.

 

 Coeur d'Anne de Bretagne.JPG (125686 octets)

JM