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 Bulletin n°37  2008-2009

   

UN EPISODE INEDIT DE LA LIBERATION  DE 1944

EN MORBIHAN SUD

   

Georges Mousset

 SAHPL

D’après les notes manuscrites de Pierre Godec.

 

 

 

A ce jour il existe peu de témoignages relatifs aux événements liés à la libération de notre région courant août 1944, et particulièrement en ce qui concerne le secteur Sud de la poche de Lorient, autour de Carnac et d’Erdeven notamment. Les acteurs de ces évènements restants souvent très discrets, aussi  tous témoignages inédits sur des faits de cette époque sont-ils bienvenus pour la contribution à une meilleure connaissance  de notre histoire locale durant cette période. Aujourd’hui, Pierre Godec, né à Locmariaquer en 1920, nous livre son témoignage sur certains faits précis et événements qu’il a vécus avec ses camarades.

 

Rappel succinct de la situation en juillet 1944.

 Les Alliés ont débarqué sur les plages de Normandie et ils libèrent progressivement les territoires occupés par l’armée allemande. Les troupes « foncent » prioritairement vers l’Allemagne pour mettre fin au régime hitlérien au plus tôt.

Dans cette course vers l’Est, ils laissent derrière eux des « poches de résistance» que l’armée allemande, pas complètement vaincue, s’est constituée autour de ses points fortifiés de la côte Atlantique conformément aux ordres de son Etat-Major.

C’est le cas notamment du secteur de Lorient et les sites associés de Belle-Ile en Mer, de Groix et de Quiberon qui seront contenus par les combattants volontaires en attendant la libération totale du pays en mai 1945.

Le repli en urgence de l’armée allemande dans ces « poches » a malheureusement été l’occasion d’exactions et de représailles sur la population civile et sur les résistants qui avaient pris les armes.

Dans le Morbihan, après les événements dramatiques du maquis de Saint-Marcel le 18 juin 44, des parachutistes SAS engagés auprès des résistants sont chargés de créer et d’encadrer des compagnies de combattants volontaires civils afin de capturer les soldats allemands qui cherchent à se réfugier dans  la « poche de Lorient ».

C’est dans le cadre de ces événements souvent tragiques liés à cette période que la première partie de ce récit sous forme de résumé  trouve sa place. La seconde partie du récit, plus détaillée, nous narre la vie quotidienne des combattants chargés de contenir l’ennemi replié dans la « poche de Lorient », et plus précisément dans le secteur de Carnac, Plouharnel, Erdeven, aux abords immédiats de la ligne de démarcation de la zone occupée que l’on pourrait appeler la « poche de Quiberon » disposant d’une formidable force de frappe avec les pièces d’artillerie du Bégo à l’entrée de la presqu’île.  

Pierre Godec, qui apporte son témoignage direct dans le cadre de cet article, fut un temps employé chez « Grands Travaux de France » dans le cadre des chantiers de l’ « Organisation Todt » de 1941, année de sa démobilisation de la Marine Nationale et de son retour à la vie civile, à juillet  1944[1]. C'est alors qu'il rejoint ses parents à Locmariaquer, sa commune natale.

 

Secteur de Crac’h

 Cela se passait en début Août 1944 à Crac’h, bourg de campagne situé au Sud d’Auray sur la route de Locmariaquer et de La Trinité sur Mer.

C’est dans le terrain communal situé près de l’ancien cimetière  que les autorités avaient mis en place un  bureau de recrutement de combattants volontaires  afin de faire « à la chasse à l’Allemand » sur le territoire de la commune.

« Ce bureau était tenu par les parachutistes SAS, Commandants Pierrot et Félix[2] . Ils furent un temps cachés chez Mme Le Floch qui deviendra  agent de liaison de notre groupe à Plouharnel»[3].

Pierre s’engage dans ce groupe de combattants constitué de civils. Il est nommé tout de suite au grade de caporal-chef [4] et sera responsable d’une escouade de quelques hommes durant les évènements qu’il nous raconte.

 

« Des fusils de diverses origines sont distribués aux volontaires par les parachutistes: fusils canadiens, fusils français Lebel de 14/18 avec baïonnettes, mousquetons, fusils mitrailleurs Bren, fusils tchécoslovaques modifiés, quelques Mauser, des cartouchières en toile de parachutes, des grenades quadrillées offensives et des grenades défensives dites de corps à corps, des pains de plastic de la grosseur d’une boule bretonne avec leurs détonateurs, quelques casques…  Le  tout étant  accroché aux ceinturons, les chargeurs en ½ lune des fusils mitrailleurs prenaient place dans un sac de jute ».

 

« Les hommes se rassemblaient et se tenaient prêts tous les jours sur la principale place du bourg dans l’attente des instructions des parachutistes.

Plusieurs témoignages faisaient état d’un groupe de soldats allemands aperçus en différents points de la commune durant plusieurs jours. Un groupe de combattants volontaires  partait en reconnaissance à chaque alerte sans pouvoir capturer ces soldats qui se déplaçaient fréquemment. Quelques incidents entre la population et le groupe de soldats en fuite nous étaient signalés.

Ainsi, un jour,  alors que nous traversions le village de  Kergal  à leur poursuite, des paysans choqués nous racontaient leurs malheurs :

«On avait fini le battage, on chantait. Les Allemands sont arrivés, ils ont tiré une rafale sur nous. Ils sont repartis vers le château de Kergleverit».

Nous-mêmes, en passant par Kerran à leur poursuite, nous avions subis des tirs nourris de mitrailleuse en provenance d’une butte, notre groupe de fuyards devait s’y trouver.

Devant cette sérieuse résistance, le parachutiste Pierrot m’avait  chargé de demander au Capitaine Pogam, qui gardait la route de Locmariaquer avec quelques hommes au carrefour du « Chat Noir », l’autorisation d’attaquer les Allemands positionnés sur cette butte.

« Pas question !  me dit le capitaine Pogam, c’est trop risqué, attendons les Américains  ».

J’en informais le SAS qui décidait, malgré l’avis négatif du capitaine, de passer à l’attaque du groupe qui, entre temps, et sans nous en être aperçu, avait quitté le site.

Nous les poursuivons à nouveau et les repérons dans un grand champ cultivé de  pommes de terre et de maïs près de Kerdaniel, toujours sur le territoire de Crac’h.

 

Le parachutiste, nous donne l’ordre de tirer, nous touchons mortellement de deux balles de fusil un Oberlieutnant de l’armée allemande. Nous le laissons sur place et poursuivons les fuyards.

Nous apprenons que le groupe d’Allemands s’est enfui en direction de Fort Espagnol, une pointe en bordure de la rivière d’Auray.

300 mètres avant la pointe, nous somment stoppés dans notre recherche par des tirs de fusils mitrailleurs.

Les tirs cessent au bout d’un moment et nous investissons l’endroit. Nous constatons qu’il n’y a plus personne. En redescendant alors vers la côte nous repérons notre groupe de soldats allemands que nous poursuivions depuis plusieurs jours, ils sont bloqués dans la vase près d’un parc ostréicole en voulant quitter le site et rejoindre peut-être l’autre rive.

Les soldats, une vingtaine,  sont fait prisonniers et regroupés à l’école du bourg de Crac’h. Des parachutistes arrivent d’Auray à bord d’une traction, ils viennent pour récupérer les prisonniers.

  Les Géorgiens du groupe sont priés d’ôter leurs chaussures. Nous les avons fait tous monter dans un camion GMC. On  entendait leurs jurons lorsqu’ils se faisaient marcher sur les pieds par leurs camarades bottés en s’entassant dans ce camion. C’était une façon à nous de les punir, eux plus que les autres. Tous les prisonniers furent conduits aux halles d’Auray, lieu de rassemblement convenu.

Je n’ai jamais su où fut transporté le corps de l’officier que nous avions mortellement touché dans le champ.

 

 Secteur de Carnac

 Le 1er septembre 1944, Pierre obtient sa carte officielle de FFI, matricule 3712. Il est à partir de cette date affecté au secteur de Carnac avec pour mission de contenir les Allemands réfugiés dans la presqu’île de Quiberon et leur interdire toute intrusion dans les zones libérées. Ce territoire était inclus dans le secteur de la poche de Lorient sous contrôle de l’armée allemande.

 

« J’étais affecté au  poste de contrôle  à l’entrée de Carnac et je devais arrêter toutes les personnes arrivant au bourg pour connaître les raisons de leur déplacement et contrôler leur identité.

C’est ainsi que je fus amené à conduire une jeune femme sans carte d’identité au poste de commandement pour interrogatoire. Cette personne fut libérée un peu plus tard.

Notre vie quotidienne s’organisait tant bien que mal dans ce secteur. J’étais chargé de la cuisine du groupe en dehors de mes tours de garde. Le chaudron pour cuire la viande était installé devant l’hôtel de la Mairie, en plein bourg. Plus tard nous faisions la cuisine à la Boucherie-Charcuterie de la rue Saint-Cornély et je fus remplacé avec joie dans ce travail par Marcel Le Guennec de Locmariaquer. Il était cuisinier de métier et avait servi dans la Marine Nationale.

Un jour nous apprîmes la mort d’un camarade tué au cours d’une patrouille par un éclat d’obus fusant tiré du Bégo.

L’abbé Jégo, lieutenant FFI, venait de temps en temps nous dire la messe dans les fermes là où nous pouvions nous trouver durant cette période selon les circonstances.

 

Secteur de Sainte-Hélène

 

Pierre et son groupe quittèrent Carnac dans un camion fonctionnant au gazogène pour s’installer à proximité de Sainte-Hélène, petite bourgade du fond de la rivière d’Etel, en limite Est de la poche de Lorient.

« Notre campement était établi dans un hangar sur un îlot qu’on avait rejoint à l’aide d’un chaland ostréicole. Pour dormir nous couchions sur de la paille répandue à même le sol. La nourriture était constituée de pommes de terre avec quelques morceaux de viande que nous appelions du singe, provenant des rations américaines.

Dans un appentis situé un peu plus loin de notre hangar se trouvaient des parachutes que les gens utilisaient pour se tailler des chemises.

Du point de vue militaire, aucun accrochage avec les Allemands présents de l’autre côté de la rivière ne fut à signaler. Je crois qu’ils étaient Géorgiens.

Notre position n’était pas très sûre en cas d’attaque allemande sérieuse. Comment nous replier ou évacuer? Nous étions cernés par la mer. 

Nous quittâmes notre île pour Plouharnel».

 

 

Secteur de Plouharnel

 

« Notre nouvelle mission était de tenir la route Plouharnel-Auray en remplacement de la 1ère compagnie du commandant  Cosquer qui avait eu plusieurs accrochages avec l’ennemi dans ce secteur. Les Allemands cherchaient à s’approvisionner en nourriture dans les champs, des pommes de terre principalement.

Notre campement était positionné à proximité du transformateur électrique route de Carnac. Nous y avions construit une cabane avec des branchages pour nous abriter. Nous dormions tout habillés sur de la paille.

La nourriture était constituée principalement de conserves américaines mangées froides. On ne pouvait pas faire de feu de crainte d’être repérés et bombardés par les Allemands depuis le Bégo, à l’entrée de la presqu’île de Quiberon.

Notre campement se trouvait à proximité de l’abbaye de Plouharnel occupé par les Américains  qui observaient les installations du Bégo à travers un œil de bœuf. Il y avait souvent des tirs allemands sur cette abbaye.

Nous sommes restés un mois environ sur cette position, nous avons été remplacés par un bataillon des Côtes du Nord.

Nous avions alors pris la direction d’Erdeven à pied par la route pour une nouvelle affectation. Nous chantions tous en suivant Pierre Le Morillon qui marchait en tête du groupe.

Nous nous sommes arrêtés à Crucuno , village entre Plouharnel et Erdeven où nous étions hébergés dans les fermes du village. L’accueil des paysans  fut excellent.

La nourriture, essentielle pour garder un bon moral, était convenable. Nous avions l’autorisation de réquisitionner moyennant paiement un veau de ferme de temps en temps.

C’était François Le Floch, le frère de Lucienne, notre agent de liaison, qui était en charge de l’intendance. Nous allions alors dans les fermes avec une camionnette, les veaux étaient parfois abattus à la mitraillette en plein champ. Nous achetions aussi du cidre et des pommes de terre.

C’est moi qui faisais la cuisine, notre cuisinier Marcel Le Guennec ne nous avait pas suivi, je pense qu’il fut malade quelques temps. Je me débrouillais assez bien pour préparer les repas, selon les camarades c’était bon. Faut dire que nous nous servions dans les jardins en tomates, oignons…

Le dimanche, l’abbé Jégo  venait nous dire la messe au village, je faisais le servant, tout le monde y assistait. L’accordéon nous accompagnait dans les chants.

Le moral de la troupe était excellent. Quelques camarades étaient malades, les agents de liaison de la Croix-Rouge venaient les soigner avec des ventouses.

Notre occupation consistait à prendre position le long de la route Erdeven à Plouharnel où nous avions creusé et aménagé un poste avancé. Deux hommes se tenaient dans ce poste les nuits armés d’un fusil mitrailleur, d’un fusil  et de grenades. Les quarts duraient 6 heures, de 18 H à 24 H et de minuit à 6 h du matin. Nous avions pour consigne de ne laisser passer personne sauf bien entendu celles qui prononçaient le mot de passe, sinon c’était le coup de feu systématique.

Un soir vers 22 heures, il faisait très mauvais temps, j’ai cru entendre un moment un coup de sifflet en provenance de la haie de l’autre côté de la route. J’ai pensé un instant demander à mon camarade de tirer une rafale de fusil mitrailleur dans la haie mais je me suis ressaisi. Je ne voulais pas réveiller peut être pour rien notre groupe qui dormait dans le grenier de la ferme à côté. En même temps je me disais que s’il y avait réellement danger nous courrions tous un grand risque. Cette nuit me parût  interminable!

A la relève de minuit, je signalais l’évènement, j’eus pour réponse un laconique "Ah bon !"

Le lendemain matin, on su par la fille du fermier qui nous apportait comme d’habitude notre café, qu’un groupe de 5 à 6 Allemands venait de se rendre à nous sans armes ni munitions. Ils venaient du Bégo. Ils nous ont indiqué l’endroit où ils avaient caché leurs armes et où étaient disséminées les mines. Nous eûmes froid dans le dos à savoir que tous les jours nous patrouillions dans ce secteur entre les villages de Loperet et de Sainte-Barbe parmi ces explosifs !

 

Un soir que nous descendions de Crucuno  pour nous diriger vers Loperet en compagnie des chefs Camille Le Floch et le lieutenant Alain, notre groupe fut mitraillé. Nous avions été obligés de décrocher sous l’intensité des tirs. Camille Le Floch fut touché sérieusement à la tête au cours de cette attaque et laissé sur le terrain faute de pouvoir le ramener. Le lendemain la Croix-Rouge récupéra le blessé pour le transporter à l’hôpital d’Auray. Il avait été sommairement pansé par les soldats allemands avant son évacuation.

Quelques jours plus tard j’appris son décès, sa blessure fut mortelle malgré son casque.

Son corps fut ramené à Carnac et exposé un temps dans un champ en face de l’Hôtel des Voyageurs avant d’être enterré au cimetière. Nous avons porté son cercueil et rendu les honneurs.

C’était mon deuxième camarade tué par les Allemands. D’abord Guy Combacal,  par une mine, et cette fois  Camille qui avait échappé comme moi aux bombardements de la marine française à Mers El Kébir en 41, moi j’étais sur le contre-torpilleur Le Terrible, lui sur Le Volta.

Camille fut remplacé en tant que chef par Léon Courseaux.

Quelques jours plus tard, Louis le Mab de Saint-Goustan et Gaston Ilbert de  La Trinité-sur-mer,  étaient de faction dans notre poste en bordure de la route. Le chien de la ferme qui était en leur compagnie s’aventura dans le champ miné situé au-delà de la route. Albert et Louis cherchèrent à le rattraper. Ce qui était prévisible arriva,  une mine sauta. Albert fut tué sur le coup par un éclat en pleine poitrine, Louis fut criblé d’éclats sans gravité, le chien fut indemne.

Ces terrains minés étaient difficiles à repérer, les Allemands avaient enlevé les pancartes les signalant lorsqu’ils se sont retirés dans leurs positions à l’été 44. C’était vraiment dangereux pour nous qui patrouillions tous les soirs dans ces parages.

Un incident qui aurait pu être dramatique survint quelques temps plus tard alors que nous nous trouvions à Crucuno  près du dolmen au cœur du village. Nous étions nos gamelles à la main en attente de la soupe qui cuisait dans un appentis sur le coup de midi.

Attendez, c’est pas cuit, le bois est vert, ça ne chauffe pas ! me répondit notre cuisinier à qui je demandais à manger avec insistance.

A peine 5 minutes plus tard, l’appentis fut atteint par 2 obus qui passèrent à travers la toiture, des 100 mm ou 80 mm antichars tirés du Bégo. Le chaudron contenant le manger fut renversé. Nous avions eu chaud ! Heureusement que ce n’étaient pas des obus fusants qui avaient été tirés, c’est beaucoup plus dangereux, ceux-là auraient certainement fait des blessés parmi nous.

A la réflexion, ce tir était vraiment bien calculé, les Allemands devaient nous observer ou ils étaient renseignés sur nos habitudes.

Nous avons été remplacés à Crucuno  en Novembre 44 par une équipe de soldats du Loir et Cher. »

Pierre fut alors affecté au PC Le Garrec à Auray. Il occupa le poste de téléphoniste chargé de réceptionner les informations et messages en provenance des différentes sections réparties dans son secteur  et de transmettre les ordres de l’État-major. Il resta à ce poste jusqu’à la reddition de la poche de Lorient en mai 1945.

 

ANNEXE

 

1- M. le Glohaec qui cultivait sa ferme à Crucuno  en Erdeven au moment de l’occupation allemande et Pierre Bayon de Bovelane en Erdeven aussi que nous avons rencontré à l’occasion d’une visite des lieux en compagnie de Pierre Godec, nous font savoir aujourd’hui que les Allemands avaient pris position au village de Crucuno au moment du Débarquement. De l’artillerie était positionnée et des abris avaient été creusés dans la terre. Cette affirmation serait à verser au dossier que nous avions ouvert à propos du point d’appui de la Seconde Guerre découvert fortuitement dans la lande de Kerprovost en Belz suite à  l’incendie de 2003 et qui a fait l’objet d’un article dans le Bulletin n° 34 de la SAHPL. Dans cette étude, nous avancions l’hypothèse  que ce point d’appui fut aménagé par l’armée allemande pour tenter de s’opposer à la progression  des Alliés à partir de début août 1944, date d’arrivée de ces forces dans le Morbihan. 

2- Pierre Le Morillon, originaire de Port-Louis, cité dans ce récit (Secteur de Plouharnel) aux côtés de Pierre Godec, se trouvait en poste d’instituteur stagiaire à Saint-Philibert au moment de la constitution du maquis de Saint-Marcel. Il fut contacté par le commandant Garrec et Bessières sur recommandation de l’épouse de Joseph Rollo  d’Auray pour constituer une compagnie de volontaires à venir renforcer le bataillon de Crac’h (sous les ordres de Bessières). Pierre se souvient parfaitement de « la chasse à l’Allemand » à laquelle il a lui-même participé à Crac’h et du groupe d’Allemands  capturé et conduit  dans l’école du bourg. Il évoque à  ce sujet le triste sort réservé à un soldat Allemand qui a payé de sa vie la mort d’un résistant à Saint-Marcel. Affecté ensuite dans le secteur de Carnac, il participa avec Roger Vinet à la récupération mouvementée par bateau d’un groupe de déserteurs allemands du fort de Penthièvre, Il s’est ensuite retrouvé dans le secteur de Sainte-Hélène en bordure de la rivière d’Etel avec le bataillon « Muller », sur Pont Scorff en janvier 1945 et ensuite au PC du secteur jusqu’à la Libération.

 

Annexes complémentaires

 

FFI Pierre Godec022

Photo originale détenue par Pierre  Godec et datant de cette période de l’été 44, toutes les personnes n’ont pu être identifiées.

Eté1944: 2e Bataillon FFI, Groupement Sud, Commandant le Garrec, 4e Compagnie, 3e section, 1er groupe.

 Pierre est le deuxième debout à gauche, Mlle Le Bayon de Lorient, agent de liaison, Manuel Lautram de La Trinité debout à l’extrême droite, Charles Norian agenouillé au centre porte la bande du FM, derrière lui debout, Joseph Marcpo de Ploemel, le chef de groupe Charles Courseaux de Quiberon à genou au centre avec sa mitraillette et son béret.

 

FFI Pierre Godec025 Capitaine Bessière au fond avec le béret, Léo Courseaux  de Manémeur en Quiberon, à l’accordéon, il accompagnait les messes de l’abbé Jégo dans nos maquis.
FFI Pierre Godec021  

 

 

 

 

 

Une partie de notre groupe. Le chien qui avait déclenché une mine qui avait coûté la vie à Gaston Ilbert de la Trinité est assis sur le seuil de la lucarne du grenier.

FFI Pierre Godec027
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[1] Lire à ce sujet dans le Bulletin de la SAHPL n°34, l’épisode tragique narré et vécu par Pierre se déroulant durant  la construction de fortifications du mur de l’Atlantique à la pointe de Kerpenhir en Locmariaquer

[2] Appelés par leurs prénoms réels, la recherche de leurs patronymes respectifs a été infructueuse

[3] Après les combats du maquis de Saint-Marcel les parachutistes et les résistants furent contraints à la clandestinité pour échapper aux rafles allemandes qui durèrent jusqu’à début août à l’arrivée des troupes alliées.

[4] Il était Quartier-maître dans la Marine.