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 IL Y A QUARANTE ANS

 CREATION DE LA

 SOCIETE LORIENTAISE D'ARCHEOLOGIE

 

Chronologie d'une activité associative au service du patrimoine

   

Claude Le Colleter

Président de la SAHPL

   

 

 

Voici la lettre de Georges Pin annonçant la naissance de la société le 13 février 1969.

                    Le 13 février 1969

 

Madame, Monsieur,

Vous avez peut-être appris par la presse la naissance d'une Société Lorientaise d'Archéologie …

Nous sommes quelques personnes à penser que notre région était trop délaissée sur le plan archéologique, il est en effet révoltant que des épées de l'âge du bronze, draguées dans le Blavet aient été fondues chez un ferrailleur...quelques dolmens sautés à la dynamite ...

Malheureusement il serait trop facile de multiplier les exemples d'un vandalisme qui s'opère dans l'indifférence générale ...

 Quant aux travaux archéologiques, bien peu ont été faits dans notre région ces dernières décades..; aucune fouille poussée n'a été effectuée, de nombreux gisements restent inexplorés en attendant sans doute la destruction par quelques travaux routiers ou de remembrement.

Pour la période du Haut Moyen-âge tout reste à faire. Seule, la préhistoire avec Monsieur Giot  a montré quelque continuité ...

Notre société en voie de formation se propose:

-l'organisation de fouilles (déjà commencée à Guidel)

-la rédaction de répertoires et de fichiers

-des études de synthèse.

Notre première réunion se tiendra à la Cité des Œuvres Sociales, le vendredi 21 février à 21 heures.

Vous êtes cordialement invités ...

Au plaisir de vous voir ...

Georges Pin

 

Les quatre membres fondateurs sont: Georges Pin, Roger Bertrand, Jean Le Pitre et Marcel Sabas. La SLA s'installe dans une pièce totalement vide de 16m2, au 2ème étage de la Cité des Œuvres  Sociales de la Ville de Lorient.

Le premier fait remarquable de la société sera la découverte de la Mémé de Groix, un squelette vieux de 4000 ans découvert à l'intérieur d'une tombe dans les dunes. Les ossements de cette jeune femme d'une trentaine d'années rejoindront le continent pour être étudiés par les anthropologues mais seront par la suite rapatriés sur l'île à la demande de l'écomusée. Une petite Lucy locale en quelque sorte.

             Les années soixante-dix

            Années des chantiers de fouilles

            L'association s'appelle d'abord: la Société Lorientaise d'Archéologie (SLA)

En 1971, une nouvelle salle, toujours dans le bâtiment C est attribuée et le bureau est constitué comme suit:

·         Président: Georges Chapuy .

·         Vice président: Bernard Pensec.

·         Secrétaires: Annick Le Gall et Gilles Samzun.

·         Trésorier: Jean Le Pitre.

·         Responsable des fouilles: Roger Bertrand.

·         Commission préhistorique: Georges Pin et Alain Le Guen

Alain Le Guen, fort d'une riche expérience acquise au Tchad et dans le Thassili apporte un savoir indispensable à la connaissance de la préhistoire locale. D'autres personnes sont aussi très actives comme Lucien Gouronc et Gérard Le Bail.

 La cotisation est de 30 francs. Les adhérents motivés se réunissent une fois par mois, le premier samedi à 17 heures et c'est Mlle Landrain qui assure le secrétariat.

Les conférences ont lieu à l'actuelle Cité Allende, mais aussi au Foyer Courbet, au Palais des Congrès ou à la Maison du Moustoir et il faut payer la location de la salle (100 francs). Parmi les premiers conférenciers on compte notamment Pierre Gouletquer (Les fours à augets du littoral), Charles Tanguy Leroux (La carrière de Plussulien.).

Les sociétaires ont une activité essentielle lors des fouilles du site médiéval de Pen er Malo  à Guidel, du dolmen  du Cruguellic à Ploemeur et de la villa gallo-romaine de Plouhinec. Les travaux de nettoyage entrepris au tumulus de Kerroch-Queven permettent de le sauver d'une destruction certaine.

      En 1976, c'est la première édition du Forum des Associations, on l'appelle alors "Lorient 100 loisirs". Le stand est tenu par Roger Bertrand, Danielle Delaloy, Claude et Josiane Le Colleter.

Après Georges Chapuy, c'est Roger Bertrand qui assure la présidence. En 1978 Jacques Rendu lui succède.

            A cette époque, Louis Bardel, ingénieur de l'équipement en retraite, découvre le site de Sainte-Geneviève en Inzinzac-Lochrist. Il en fait part à Roger Bertrand, qui, assisté de Jacques Guéguen, prend en charge le chantier de fouilles pendant sept ans, faisant là une étude approfondie et particulièrement originale pour une meilleure connaissance du Moyen-âge dans notre région. Tous les étés, des fouilleurs, jeunes pour la plupart arrivent donc pendant les vacances et pendant 15 jours vont explorer le site de façon à en faire une étude exhaustive, avec l'aide logistique de la municipalité d'Inzinzac-Lochrist, et de son maire, Jean Giovanelli, membre de la société.

             Les années quatre-vingts

            De la maison-forte de  Sainte-Geneviève à la fontaine du Bourgneuf.

             Au début des années quatre-vingts, les locaux de l'association sont transférés au Parc Chevassu, un endroit très agréable mais un peu excentré.

De 1982 à 1984, Jacques Benoit qui a par ailleurs découvert un site gallo-romain dans son jardin, assure la présidence assisté d'Anne Marie Koster au secrétariat et de Jean Jurbert à la trésorerie.

En 1984, la présidence reste vacante mais Francis Berthou, nouveau retraité de la marine accepte les fonctions. La société prend un nouveau départ, augmentant chaque année le nombre de ses adhérents dont la cotisation s'élève à 90 francs. Puis c'est le retour aux sources ou plutôt à l'ancien local, le 12 de la rue Colbert.

On notera comme conférence les interventions de Claude Chrestien sur la cartographie et de Claude Le Colleter sur la vie quotidienne chez les Gallo-Romains et au Moyen-âge, d'Yvonnig Gicquel sur Alain IX de Rohan et de Philippe Gouezin sur les Mégalithes de Lanvaux. A cette époque, les conférences se font au Palais des Congrès, au Foyer des Jeunes Travailleurs ou à la Maison du Moustoir.

Le 5 mai 1986 Jacques Loroué sera le nouveau président assisté de M. Cesbron à la trésorerie, Yvonne Christien au secrétariat et Denise Loroué adjointe à la trésorerie. Marie Pichot, érudite sur l'histoire lorientaise, assumera remarquablement les fonctions d'archiviste. La Société Lorientaise d'Archéologie, qui compte alors 88 membres, va ajouter l'Histoire à son domaine d'activité et changer de nom pour devenir la Société d'Archéologie et d'Histoire du Pays de Lorient

Des conférenciers reconnus comme Patrick André, Mlle Riskine, Patrick Galliou ou  Pierre-Roland Giot  sur le thème de l'Age du Fer en Armorique,

            A cette époque encore, un important travail d'équipe conduira à la restauration de la fontaine du Bourgneuf.

             Les années quatre-vingt-dix

            Prospection aérienne et pédestre

 Après 1991, de nombreuses prospections ont lieu dans la région du Haut-Ellé (Priziac) sous la conduite de Roger Bertrand, M. Barrach, Bernard Ginet et Jacques Bonfils.

Le bureau se compose ainsi:

·         Président: Claude Estienne

·         Secrétaires: Marcel Bonfils et Madeleine Delaloy

·         Trésorier: Robert Fournier

·         Responsable bibliothèque: Mme Loroué

 Le 24 septembre 1992, le décès accidentel de Claude Estienne marquera la vie de la société. Il a beaucoup contribué à la restauration de la fontaine du Bourgneuf. Denise Loroué le remplacera.

Le début des années 90 se trouve être une période de transition pour la recherche: la prospection aérienne fait son apparition. La société a la chance de compter dans ses rangs un pilote, Georges Pin et il va savoir convaincre Roger Bertrand de le suivre dans cette expérience. Les découvertes se multipliant, Bernard Ginet et Loïc Le Bail vont les rejoindre et c'est près de 1000 sites qui seront répertoriés pendant la dizaine d'années qui va suivre.

            Jean-Marc Lacot s'intéresse à la commune de Lanester en déclarant plusieurs sites intéressants.

Georges Pin reprendra la présidence, Madeleine Delaloy, responsable de la bibliothèque s'occupera remarquablement du bulletin et fait entrer l'outil informatique au sein de la société.

Le 20 octobre 1994, la Société qui fête ses 25 ans, proposera une conférence animée par le Professeur Yves Coppens, du Collège de France

En 1997, une arrivée marquera l'histoire de notre société, celle de Claude Chrestien.  Antiquaire retraité, passionné de promenades, d'Histoire de la marine, avec un sens relationnel sans égal il nous conduira sur les routes de Bretagne et d'Europe (Angleterre, Allemagne, Espagne, Belgique).

            Les sorties se multiplient, que ce soit la sortie mensuelle du mercredi ou celle du dimanche. Les portes s'ouvrent, les propriétaires nous accueillent et nous font partager leurs connaissances et découvrir des lieux remarquables.

            Gaby Le Cam et Louis Goulpeau accompagnent aussi ces ballades en apportant leurs connaissances et leur passion pour le monde mégalithique ou le Haut Moyen-âge. Des activités thématiques (croix pattées, stèles, talutages en forêt de Carnoët) sont organisées par Dominique Paulet et son groupe de recherches.

             Les années deux mille

            L'ère de l'informatique

            En 2000, Yves Cocoual est élu président et développe l'outil informatique indispensable à toute association. Ordinateurs, imprimante, et appareil photo numérique donnent une nouvelle dimension à notre société. La réalisation du bulletin est grandement facilitée, complétée par  le travail de correction et de mise en page de Louis Goulpeau et Gaby le Cam.

La création d'un site internet rend les articles directement accessibles en ligne, ce qui fera un nombre de lecteurs beaucoup plus important à l'échelon national voire international.

 Jeanne et Bernard Macé se rendent en Espagne pour élucider l'histoire énigmatique d'un sceau de Philippe II égaré près de Pont-Scorff.

Le bulletin dont les articles sont de plus en plus nombreux et variés est lu à l'autre extrémité de la France, ainsi qu'en Allemagne, en Angleterre, ou encore en Espagne.

            A partir de 2005 de nombreuses rencontres sont  organisées  avec les comités d'histoire locaux, Ploemeur, Guidel, Hennebont, Languidic ou Lanester.

En octobre 2005, Claude Le Colleter est élu président et succède à  Yves Cocoual.

On citera aussi les expositions réalisées Claude Chrestien dans les communes du Pays de Lorient,  l'édition sur CD des Ephémérides de Job Jaffré, après un important travail de classement effectué par le groupe conduit par Gilbert Baudry.

Ces dernières années ont aussi été marquées par les prospections et les découvertes de Marc Galludec concernant le Paléolithique sur le littoral ploemeurois, ou celles de Georges Mousset aux alentours de la ria d'Etel, par les séminaires de Riantec organisés par Jean Claude Sonnic et ceux de Rosporden par Yann Bougio. Thierry Le Nezet, Plouhinecois d'origine veille avec vigilance sur le territoire de sa commune.

            Le groupe de recherches aux Archives de la Ville de Claude Chrestien et Yvette Harrouët  a  fait une étude de l'histoire du théâtre de Lorient et des écoles lorientaises.

Remercions Gilbert Baudry et son équipe pour leurs recherches concernant de grandes familles du pays lorientais et Loïc Le Dréan pour son travail de collecte, de détermination et de dessin d'armoiries et  de blasons dont certains sont parfois oubliés ou méconnus. Gilbert Baudry, membre de la Résistance en 1944 est aussi à l'origine de toute une recherche concernant cette période.

            Les sorties mensuelles ou hebdomadaires connaissent  un succès grandissant; il faut dire que les visites que propose l'équipe de Claude Chrestien, Yvette Derien et Yvette Harrouët sont très bien organisées et nous donnent souvent accès à des lieux privés où peu d'associations nous ont précédés.

En Octobre 2009, la société compte 184 adhérents, la composition du conseil d'administration qui se présente à vous  s'établit comme suit:

Président Claude Le Colleter
Vice-présidents Claude Chrestien, Jeanne Macé
Secrétaire Yvette Derien
Trésoriers Yvette Harrouët, Marcel Morellec
Membres Louis Goulpeau, Marie Capillon, Thierry Le Nezet
Responsable Bibliothèque Marie Anick Urvoy, Armande Lemoussu
Relations avec la presse Paul Jan

 

 

·                      Notre association a beaucoup évolué. Considérée à ses débuts avec curiosité voire parfois avec hostilité, elle a su grâce à l'investissement personnel de tous ses adhérents se faire une place au sein des sociétés savantes. Elle a permis aux communes d'affiner la connaissance de leur patrimoine, aux chercheurs de compléter leurs informations, aux étudiants de gagner un peu plus d'expérience en intervenant en  conférence.

Les sorties, par la découverte d'une région particulièrement riche, ont suscité beaucoup d'intérêt. Le bulletin et le site web constituent une base de données essentielle pour la bonne connaissance du pays de Lorient et de ses alentours.

            Quelques chiffres au passage: 40 années d'existence, ce sont 37 bulletins, 400 articles, 300 conférences, 500 sorties, visites, voyages touristiques.

            Il faut aussi remercier les donateurs qui, par leurs dons variés d'objets, d'archives personnelles ou de monographies, ont enrichi les collections ou la bibliothèque de la société. Citons par exemple Danielle Delaloy à l'origine du fonds Madeleine Delaloy, Yves et Simone Aubouin pour leur inventaire photographique quasi exhaustif des églises et chapelles bretonnes, Mme Morisson pour son répertoire des Lanternes des Morts, Mme Chapuy pour le dépôt de  archives photographiques de son mari.

             Il me paraît nécessaire, pour la continuité fructueuse de la Société d'Archéologie et d'Histoire du Pays de Lorient, que de nouvelles personnes viennent participer à nos activités. Nous comptons sur la participation active de tous pour mettre en valeur, faire connaître et protéger le patrimoine de nos communes auquel nous sommes très attachés.

            C'est aussi à ce titre que la SAHPL entend bien s'engager dans la lutte contre le pillage d'objets archéologiques, intensifié par les nouvelles technologies, comme les détecteurs de métaux et pour la protection renforcée des sites dans une région littorale qui aspire à s'intégrer dans le patrimoine mondial de l'UNESCO.