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ICONOGRAPHIE MEGALITHIQUE

 

Gaby LE CAM

Conférence du 7/02/2004

 

Si de nos jours l’illustration photographique dans les revues, les études, les conférences nous semble banale mais indispensable, il n’en était pas de même lorsque les premiers chercheurs, fouilleurs, « antiquaires » du milieu du 18ème siècle devaient expliquer, démontrer, enrichir par l’image leurs comptes rendus scientifiques.

La photographie n’existant pas à l’époque, ne restaient que peu de possibilités : les croquis, dessins, peintures des sites, exécutés par ces « savants », par des dessinateurs les accompagnant parfois, ou par des dessinateurs s’inspirant des médiocres croquis des chercheurs à leur retour de campagne. Cela donnait lieu à des interprétations des plus fantaisistes.

« L’homme des menhirs et des dolmens » (1825)

Les premiers ouvrages traitant des mégalithes paraissent au milieu du 18ème siècle. Le président à mortier visite les monuments de la région de Carnac et Locmariaquer et fait état de ses recherches dans un manuscrit rédigé dans les années 1753-1755 ; y figurent des dizaines de monuments néolithiques les plus spectaculaires, dont les premiers dessins des pierres dressées de Kermario.

Royer de La Sauvagère, officier du génie, dresse les plans des alignements de Carnac et d’Erdeven qu’il considère comme les vestiges d’un camp de César venu conquérir les Vénètes lors de la guerre des Gaules. Ce camp pouvait contenir 13000 à 14000 hommes, les pierres levées renforçant les tentes et les baraquements contre les tempêtes fréquentes sur ces zones côtières ! …

En 1805 Jacques de Cambry se fait représenter en train de diriger une petite équipe d’arpenteurs mesurant les pierres levées dans son ouvrage « Monuments celtiques ou Recherches sur le culte des pierres ».

Publication en 1834 de la première carte des alignements de Carnac, par le Révérend Barthust Deane antiquaire britannique.

Vision romantique de Carnac avec Druides au premier plan

(Gravure du 19ème siècle)

 

A noter en 1836 les travaux de deux autres anglais, Alexandre Blair et Francis Ronalds « Sketches at Carnac Britany » d’une très grande qualité des dessins et d’une remarquable précision.

Prosper Mérimée, inspecteur général des Monuments Historiques visite Carnac, Locmariaquer, Gavrinis. Son rapport de voyage paraît en 1836 sous le titre « Notes d’un voyage dans l’ouest de la France ».

En 1847 paraît  « Le Morbihan, son histoire, ses monuments » de Cayot-Délandre.

En 1864 et 1872 les Anglais Luckis et Sir Drydan entreprennent de dresser des plans précis et cotés des alignements de Carnac allant dans le sens de Prosper Mérimée qui prônait une approche scientifique des inventaires.

Il faut également citer dans ce bref survol des auteurs, Rosenzweig et son « Répertoire archéologique du département du Morbihan », abondamment illustré, James Miln, et plus près de nous, Marthe et Saint Just Péquart, Zacharie le Rouzic, Abbé Breuil …

La plus ancienne représentation d’un monument mégalithique est un panneau de bois peint du 16ème siècle. Il représente Sainte Geneviève protectrice de Paris veillant sur ses moutons rassemblés dans un cercle de pierres dressées. Mélange de christianisme et de religion païenne.

 

Sainte Geneviève gardant ses moutons dans un cromlech.

Panneau de bois peint – 16ème siècle

De nombreuses diapositives furent projetées lors de cette conférence : une gouache du 18ème siècle sur les alignements de Carnac, des gravures de Cambry et de Maudet de Penhouet, une très belle lithographie datant de 1805 du peintre Jorand représentant la Table de Marchands à Locmariaquer, Druides et victimes de sacrifices pendant la période appelée « Celtomanie romantique »…

 

Lithographie du peintre Jorand (1825)

 

En 1832, Nicéphore Niepce réalise la première photographie. La technique va évoluer très vite et à la fin du 19ème siècle on maîtrisait parfaitement cette nouvelle invention.

A cette époque, les inventaires mégalithiques réalisés notamment par Gabriel et Andrée de Mordillet sont systématiquement photographiés et qui plus est, édités en cartes postales.

 

Carte postale représentant le dolmen de Mané Rémor

En Plouharnel, monument aujourd’hui disparu.

 

Environ 1500 cartes de monuments mégalithiques bretons sont publiés entre 1900 et 1926. Ces cartes sont des trésors, car malheureusement de nombreux dolmens, menhirs ont complètement disparu depuis ces années. De plus, elles nous permettent de nous faire une idée sur l’environnement qui s’est totalement modifié avec le temps et par l’action de l’homme.

 

 

 

Image actuelle avec toute la souplesse de la photographie

 

 

 

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