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  Kervignac - Brandérion

25 11 2007

               

 

 

    Rendez-vous place Glotin comme d’habitude, il est 9H, c’est une heure raisonnable pour la saison, nous sommes en automne, le ciel est un peu gris : normal ! Pas de brouillard.

    Le car arrive, les participants trouvent leurs places, nous démarrons direction Lanester mais par le nouvel axe, à savoir : le pont ouvert à la circulation depuis l’été : le pont des Indes. Je me suis laissé dire que certains avaient entendu le pont des ânes !!!

     

     Le guide pour cette sortie sera Claude Le Colleter, notre président. Le 1er arrêt est le cimetière de bateaux de Kerhervy, très calme en ce dimanche matin.

    Nous apprenons que le site de Lanester a été occupé depuis fort longtemps, comme l’attestent les objets découverts par les habitants au hasard des travaux et des labours tels que corne de cerf, haches en fibrolite, épée en bronze d’époque romaine et aussi les garums ou la stèle de Kervanguen de l’âge du fer. Loïc Le Dréan nous raconte la formation de la rade de Lorient : l’aspect actuel d’un lieu dépend fondamentalement de la géologie de ce lieu, ainsi, les zones larges de la rade correspondent à des roches tendres ou sensibles à l’érosion, telles les micaschistes et les zones étroites, favorables à la construction de pont correspondent à des roches dures tel le granit.

     L'anse de Kerhervy et le cimetière à bateaux.

     Soudain, le calme est rompu, tout près le stand de tir nous rappelle que les temps ont changé !!!Justement, nous allons le remonter…le temps !

   Au fil du Blavet,  à Saint Guenaël, nous sommes au VI ème siècle à l’ermitage fondé par le disciple de St Guénolé, incendié par les Normands où il mourut.

   Ensuite, marée montante, nous nous retrouvons à Hennebont, en 1342, là, fermez les yeux, imaginez le siège de la  ville et au pied des remparts, 100 voiles et 2000 anglais ; c’est l’époque de la guerre de succession de Bretagne où  s’illustra Jeanne de Flandre également appelée Jeanne la Flamme pour avoir mis le feu aux tentes de l’armée française mais qui, dit-on, avait aussi les cheveux roux !!!

 

     Plus loin, le château de Locoyarn nous évoque l’Empire.

    Mais revenons aux bateaux qui se trouvent là en grand nombre grâce ou à cause de l’armement Calloch qui utilisa cet endroit pour laisser ses thoniers reposer en paix. Ce lieu inspira aussi Jean le Scoarnec et quelques amis, en 1981 ils y installèrent un théâtre en plein air qui chaque année au début de l’été accueille les troupes d’amateurs : le festival de Kerhervy ou de la fontaine aux chevaux et de professionnels le festival du pont du bonhomme, les 2 connaissent un grand succès. Le pont connu sous l’appellation «  du bonhomme » construit en 1904 pour relier Kervignac à Lorient est célèbre grâce à ses 2 statues : la femme, côté Lanester, l’homme, côté Kervignac. Elles subirent de nombreux avatars, elles furent volées, déposées devant les locaux du journal « La liberté du Morbihan », restituées pour finalement terminer leurs pérégrinations au calme, au musée d’Hennebont durant l’été et dans le hall de la Mairie bien au chaud durant l’hiver !

    Le Pont du Bonhomme et à l'arrière du tablier actuel, les piles de l'ancien pont suspendu.

       Le désenclavement de Kervignac provoqua une guerre économique à propos du cidre qui évidemment arrivait plus vite dans les cafés de Lorient mais qui, disait-on, était « coupé ». Ah la concurrence ! Le vieux pont n’est plus en service depuis la construction d’un nouveau en 1974. D’ailleurs, allons le voir…une petite promenade à travers les fougères et nous pouvons découvrir le pont qui enjambe le Blavet.

    Après cette marche, 3 gouttes de pluie et quelques kms plus loin, nous arrivons à Kergono. M. Courtet, le gendre de Mme Conan nous parlera de l’aventure qui l’amena à restaurer les chaumières en ruines dans le respect de l’architecture traditionnelle. Voilà 30 ans que les travaux ont commencé, en ce temps là, les murs lézardés ne voulaient que s’écrouler, maintenant ils abritent des familles au calme. La maison la plus ancienne n’a pas résisté au temps, mais les 2 fours à pain et le puits ont pu être sauvés. Belle initiative !

De là, nous allons à la chapelle de St Laurent construite entre 1400 et 1440, presque totalement détruite, les pierres furent chapardées et retrouvées dans les constructions environnantes. Il fut décidé de la raser en 1972, heureusement l’association Breizh Santel décida de la restaurer.

   Reprenons le car jusqu’à l’entrée de Nostang où nous nous arrêtons pour écouter Mr Baudry nous raconter un épisode de la dernière guerre. L’attaque d’un blochaus allemand, à la fin de l’été 1944, par un groupe de résistants bretons, à Mané er Houët. Une voiture qui pouvait être confondue avec un véhicule allemand, conduite par des parachutistes s’engage à toute vitesse sur le vieux pont de Nostang, elle s’arrête près de la maison à côté de laquelle nous nous trouvons. Les hommes qui se trouvaient dans la voiture en descendent, la sentinelle censée surveiller les environs pense que la voiture a poursuivi son chemin et c’est alors que les résistants, après avoir escaladé la butte la neutralisent, entrent dans le blochaus où les allemands prenaient leur petit déjeuner, désarmés, les occupants se rendent sans coup férir. Une stèle commémore ce fait d’armes, elle fut inaugurée par le général de Larminat.

    

   Une autre anecdote concerne le clocher de l’église de Nostang. Après la chute du clocher bombardé par les allemands, un téléphoniste chargé de refaire les branchements entendant le fracas occasionné par la chute du clocher dans son appareil resté branché, priait pour que tout ce bruit s’arrête : « sauve-moi de là » criait-il. Lorsqu’il retrouva ses amis au pied du clocher, les autres se signèrent et devant son air ébahi, ils lui expliquèrent qu’ils avaient entendu ses prières et les promesses qu’il avait faites à Dieu et lui dirent : « on peut se signer devant un homme qui a parlé à Dieu »

 

   C’est l’heure de rejoindre Landévant et le restaurant, j’ai totalement oublié le menu et comme vous je n’ai pas la dent dure !!

 

Maintenant, nous sommes attendus au château des Comtes de Saint Georges aujourd’hui la famille Cougoulat en est propriétaire. L’entrée ressemble à   l’enceinte d’Hennebont, des 3 chemins de ronde il n’en reste qu’un, la chapelle est en ruines, mais notre guide qui nous fait faire le tour du domaine est passionné et se donne sans compter à la restauration du lieu…Il y a matière à remonter le temps, c’est notre plaisir et ce pourquoi nous faisons ces sorties non ?

 

  

 

   Continuant la journée, Claude Chrestien nous emmène à Brandérion où nous serons reçus par Mme et M. de Lageneste dans leur propriété de Kerlivio, classée MH en 1992, récemment restaurée. Le parc dessiné en 1850 par les frères Buhler est l’un des plus vastes de Bretagne. Quelques arbres sont classés MH dont les 2 chênes en entrant à gauche.

  

 

Chênes historiques.JPG (140023 octets)

 

        

 

Ces architectes paysagistes ont également dessiné le parc du Thabor à Rennes, celui de la Tête d’or à Lyon et Borelli à Marseille. Le château actuel a été construit par les Perrien de Crenan dans la 2ème moitié du XIXème siècle, l’ancien château avec sa tour à horloge date du XVIème, il est partiellement restauré, a également été sauvegardé le château du XVème dont la partie centrale est de style renaissance. Depuis l’époque médiévale se sont succédées sur les terres de la seigneurie, les familles de Kerlivio, Broël, Perrien, Goulaine et Lageneste. Durant la dernière guerre, le château et son parc ont été occupés par les allemands, de nombreuses constructions sont encore visibles.

    Une promenade dans le parc conclura notre visite, à l’invitation de notre hôte nous reviendrons avec plaisir quand le parc sera fleuri.

    Le soleil décline, trois tours de roue, nous sommes déjà à Lorient.

 

     Encore une belle journée !       Bonnes fêtes de fin d’année à tous.

                                                      A l’année prochaine…

JM