BIFACE TRIANGULAIRE A TALON CORTICAL découvert par
Marc Galludec (SAHPL) présenté par
Alain Le Guen (SAHPL) Description
de la pièce La partie inférieure du biface est occupée par une large plage de cortex, sur environ la moitié de sa surface. Les bords de la pièce ont été rendus tranchants par la technique de retouche « en écailles ». « C’est la retouche dite « moustérienne » classique. Large et courte, plus large à sa partie distale qu’à sa base, elle figure les écailles d’un poisson, d’où son nom. Elle s’obtient au percuteur de pierre ou de bois » (F. Bordes). « En gros, la retouche partage les caractéristiques du débitage et de la taille. Quand le percuteur ayant servi à la retouche est en matière dure, la retouche est creuse, en gouge. Quand le percuteur est de bois, elle est plus plate. Mais en plus des caractéristiques dues au percuteur, d’autres viennent de la technique utilisée. » (F. Bordes). En l’occurrence, nous retrouvons les deux caractéristiques liées à l’obtention des tranchants : percuteur dur / percuteur tendre !...
Poids :
Utilisation du biface « Aux temps préhistoriques, comme de nos jours, « la technique n’est jamais qu’un moyen », l’outil définit par sa morphologie ou son usage étant la fin » (F. Bordes) Le biface, outil polyvalent permet en effet de se servir, en toute hypothèse, de ses côtés tranchants, à des fins de découpe de peaux d’animaux, de leur chair, de leurs os, « substantifique moelle » (Rabelais) ; de se servir également pour le raclage de ces mêmes peaux (confection de vêtements, d’abris temporaires, …). Le biface peut être utilisé comme « pioche » pour déterrer des tubercules ou préparer des trous de poteaux, ou écorcer des pieux pour la chasse au gros gibier. Autre possibilité, l’homme préhistorique peut s’en servir comme moyen de défense ou d’attaque, en combat rapproché lors de conflits territoriaux… ; mais, en aucune manière, il ne peut affronter la faune sauvage où la seule possibilité est l’utilisation de pièges naturels ou artificiels … Paléolithique moyen. Appartenance typologique : Acheuléen supérieur (final ?), à situer dans une fourchette de 150 000 à 200 000 ans La réalisation remarquable et la fraîcheur exceptionnelle du biface tiennent peut-être à son enfouissement dans une formation sableuse à gros grains, d’un lambeau de plage quaternaire. Son apparition à marée basse pose une fois de plus le délicat problème du « trait côtier » de notre littoral à l’époque considérée. A Kerloret, Ile de Groix, le 1er février 2007 v
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