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 LE
        VIADUC SUR LE SCORFF : LES
        FONDATIONS  
        INNOVANTES Daniel FAURIE La Ville en Bois – LORIENT  La
        ligne de Savenay à Châteaulin enjambera le fleuve Scorff par un pont
        dont une des caractéristiques sera d’être élaboré par un homme de
        renommé universelle : Gustave Eiffel, nous sommes en 1860 et
        l’entreprise Nepveu l’emploi comme ingénieur, il vient de terminer
        le grand pont de Bordeaux sur la Garonne. Les poutres treillis
        en étaient la signature, mais c’est au niveau des fondations que nous
        allons devoir plonger  pour découvrir
        l’inventivité de notre homme.  Le viaduc va masquer
        la vue sur le Scorff que l’arsenal était en droit d’attendre à
        partir de la lunette du Blanc. Le remblai sera remplacé par 7 arches maçonnées
        coté « Potée de Beurre » nom de l’appui car le rocher en
        a tout simplement la forme. La visibilité vers le parc à bois à
        surveiller sera acceptable. 
 Vue en ballon imaginaire pour un survol
        explicatif Aquarelle
        de Danniel Faurie Revenons à la mise
        en œuvre des deux piles qui supporteront le « tubulaire »
        la partie métallique en forme de U. Eiffel aurait pour la première
        fois mis au point la méthode de "fonçage a l’air comprimé" !!!!
        Etant donné la proximité de l’arsenal, nous voulons le croire. Afin de fonder une
        pile dans l’épaisseur des vases et atteindre le rocher franc Eiffel
        va faire descendre par son propre poids un caisson sans fond (une
        dizaine de mètres à cet endroit) Pour cela trois tubes ajustés
        ensembles, fermés sur le dessus, on maintient a l’intérieur une
        pression d’air qui va faire flotter le « navire ».
        Celui-ci sera positionné au plus près. Au fur et à mesure dans
        l’enceinte on va pomper les vases et les alluvions et par le système
        du havage les trois tubes descendent se poser sur le rocher ; on va
        aussitôt combler ces vides par des gros moellons passant par des cheminées
        débouchant au dessus des eaux de marnage ; ces matériaux vont
        stabiliser cette fondation originale. Il ne reste plus qu’à élever
        la pile maçonnée sur le toit du « navire » à jamais coulé.  
 Le viaduc sur le Scorff Dessin
        de Daniel Faurie Le génie de Gustave
        Eiffel dort dans notre fleuve Scorff ; en l’an 2000 la
        destruction du viaduc Eiffel et sa passerelle fut pour nous riverains de
        Lorient et de Lanester un véritable crève 
        cœur. Nous souhaitons aux Bordelais de conserver le leur. Lorient grâce à la
        ligne de la Compagnie Paris-Orléans va vite connaître les bienfaits du
        chemin de fer ; toute la Bretagne sud est désenclavée par les 285
        km qui la traversent, c’est en 1855 que l’on prend la décision de
        construire: une année pour étudier, les 
        infrastructures  seront
        achevées en 1859, mais cinq années pour achever les ouvrages d’art. QUELQUES PETITS
        DETAILS …….       
         Les fondations dans
        le Scorff descendent entre 15 et 25 mètres au dessous des plus hautes
        eaux des marées. La longueur totale du viaduc est de 330 mètres ;
        le tablier en acier puldé en 3 parties fait 175 m. La largeur 8,56
        m pour 2 voies ; le poids total 880 tonnes ; soit 5 tonnes par
        mètre. Eiffel lancera son
        ouvrage à l’heure dite ; on procède à la réception du viaduc
        par l’épreuve des passages des locomotives et trains chargés en conséquence ;
        cela se déroule  le 13
        septembre 1862 ; le Viaduc du chemin de fer pourra voir passer les
        trains dans les deux sens tandis que les eaux du fleuve en dessous en
        feront tout de même. Notre héros se doit
        de côtoyer d’autres ingénieurs: Groizette-Desnoyer, polytechnicien
        c’est lui le chef ; avec Dubreuil ; Morandière ; et
        Hisselin. L’inauguration a
        lieu le 21 septembre 1862 avec la bénédiction des locos par l’évêque
        de Vannes; suivie de grandes réjouissances publiques avec flonflons ;
        discours et vin d’honneur sans compter les agapes mémorables et cela
        grâce aux donations du gouvernement de l’Empereur. . C’est en 1864 que
        notre homme va s’installer à son compte, il a 32 ans ; est-il
        besoin de rappeler ces œuvres tels 
        le viaduc de Garabit (Cantal) et la Tour Eiffel !!!!! Lors de la rénovation
        du viaduc dont nous ferons le récit détaillé, des voix s’élevèrent 
        pour que nous conservions un morceau de ce pont. Ce qui fut fait
        et déposé dans l’enceinte de la redoute-batterie de Kerhonno au pied
        du nouveau pont. Ce souvenir pourrait peut-être trouver une place plus
        en vue ??? En 1883 le journal
        "L'Illustration"   produisit une gravure représentant
        le viaduc sur le Scorff, belle représentation de l’ouvrage à ceci prés
        que l’artiste a fait circuler le train 
        carrément sur la partie supérieure !!!! Sources  Lorient, Histoire
        d’une ville par Yann Lucas.  
         Document 
        par Louis Mollo. Remerciements à
        Pierre Villard, Directeur de travaux du nouveau pont SNCF (2000)   
         
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