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.BANNALEC : Voies antiques et mottes castrales

30 octobre 2011

 

     La météo annonce pour ce dimanche un ciel bas et gris et des risques d’averses. Ça tombe bien : nous avons prévu une journée presqu’entièrement en plein air : voies antiques et mottes castrales n’offrent en général que peu d’abri. 9h00 : tout le monde est là. Nous pouvons partir pour Bannalec où nous attendent Rémi Toupin, fin connaisseur de l’histoire locale et Marcel Jambout, élu de Bannalec, passionné lui aussi par l’histoire de sa commune. Quelque quarante minutes plus tard nous arrivons à La Cantine, où nous embarquons nos deux guides.

     1-La voie romaine de Dubuisson Aubenay : à 30 mètres de la maison de Marcel Jambout, premier arrêt au carrefour, juste sur le passage de la voie romaine (en pointillés) décrite par Dubuisson Aubenay, voie qui commence à la sortie de Bannalec pour s’arrêter quelques lieues plus loin en pleine campagne.

     2 – La motte castrale de Kerguillerm

     Un long chemin creux qui en fait le tour, une rude ascension et nous voilà à l’intérieur de la motte, réfugiés et protégés derrière de solides talus encore assez élevés, dans ce qu’il est convenu d’appeler le bâtiment d’habitation. Difficile à lire sur le site même avec le plan de M. Wheeler.

        

La motte de Kerguillerm - Photo Roger Bertrand

Une rude ascension

Un retour plus aisé

 

     3- Un bosquet indique l’emplacement des restes du Castel-Quimerch, grande motte castrale avec donjon et basse-cour.

 

     Le château de Quimerc’h

     Accueil très chaleureux par les nouveaux propriétaires des lieux

     Il ne subsiste des châteaux qui se sont succédé sur le site qu’un reste de portail et quelques belles pierres éparses dans les talus. Le 2 septembre 1597, pendant la guerre de la Ligue, un combat meurtrier opposa dans le parc du château deux régiments royalistes commandés par Rosmadeuc, baron de Molac, à une troupe de Ligueurs dirigée par le sieur d’Aradon de la Grandville qui fut tué. Ni vainqueur ni vaincu, mais beaucoup de pertes des deux côtés. 

     Pendant la Révolution, le château est vendu comme bien national à M. Esnoult des Châtelets, maire de Lorient qui décède en 1803. Son fils, incapable d’assurer son entretien, le revend au Marquis Charles-Gabriel du Breil de Rays, fils des anciens propriétaires dont le fils, Charles-Bonaventure Marie du Breil de Rays, né à Lorient le 2 janvier 1832, se fera connaître par la suite, lorsqu’en 1879, il annoncera à Marseille, la création en Océanie d’une colonie libre, catholique et royaliste, la Colonie de la Nouvelle France, dont la « capitale » se nommera Port-Breton. L’aventure tourne au fiasco, fait de nombreuses victimes chez les créanciers, des morts chez les colons et le marquis du Breil de Rays est définitivement condamné en 1884 à quatre ans de prison et 3000 francs d’amende pour abus de confiance et homicide par imprudence.

     

     


     La chapelle de la Véronique

     « Le baron de Kermeno la fit construire de 1605 à 1610 en forme de croix latine avec chevet à pans coupés. Le clocher-mur, soutenu en encorbellement sur la saillie d'une corniche ornée et accosté d'une tourelle d'accès surmontée d'un dôme coiffé par un petit lanternon. Les 3 verrières portant autrefois l'inscription "Olivier Leostic vicaire 1622" (recteur de 1622 à 1626) ont été endommagées par la foudre en 1947 et restaurées depuis. Le nom du charpentier et sculpteur, Vincent Le Maout, représenté par un mouton (maout signifiant mouton en breton) est inscrit sur les sablières de la voûte lambrissée de 1605.»

       

     Les sablières abondamment sculptées représentent des scènes parfois très suggestives pour ne pas dire explicites tel ce diable fort impudique après boire au dessus de la porte du porche. Sur une poutre avec engoulant figure aussi une femme allaitant deux petits cochons. (ci-dessous)

Sablière aux animaux

Sablière au-dessus de la porte du porche - "Diable! Tu t'es vu quand t'as bu?"

La sieste ?

 

Sablières à phylactères

Le blason de Rosmadeuc : échiqueté d'or et de gueules à quatre tires

 

La fontaine


 

La Chapelle de Trébalay

 

     Nous arrivons un peu en retard à la chapelle de Trébalay (ci-contre) où nous attendent M. et Mme Le Naour, responsables et animateurs du comité de rénovation de la chapelle.

     Rénovation ? Restauration ? Reconstruction conviendrait mieux tant le chantier mené à bien par ces passionnés est impressionnant. Les ruines délaissées qui servaient de décor romantique pour photos de mariage ont été relevées et la chapelle, après vingt ans de travaux, a retrouvé son allure originelle.

M. et Mme Le Naour

       

                 

Armes de Jacques de Trecevilly, Officier claustral de l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé


 

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La charpente

La pierre d'autel patinée

     


«Pour mémoire, a rappelé Martine Le Naour, le Comité a été créé en mars1987, et en octobre de cette même année, l'ouragan faisait tomber les 16 mètres de clocher».

     Tout a été fait avec soin et précision, jusqu’à cet autel dont la pierre a été enduite de bouse de vache et de lait ribot puis fouettée avec des branches de genêt afin de lui donner une patine la plus authentique possible (les orties donnent aussi d'assez bons résultats ...). La charpente particulièrement belle a été réalisée par une entreprise spécialisée de Saint-Brieuc.


 

    La motte castrale du Quilio

 

     L’autorisation nous ayant été accordée par la propriétaire, Mme Beau de Couriault, nous faisons un tour rapide de la motte du Quilio. Vaste enceinte terroyée, hauts talus et profonds fossés protègent une grande basse cour dominée par les restes du donjon haut de trois à quatre mètres encore aujourd’hui.


 

     La longue marche

     Nouvel arrêt quelques centaines de mètres plus loin, à Mirinit. Les courageux vont emprunter une voie antique pour rejoindre, deux kilomètres plus loin, le premier site de l’Église blanche au hameau qui en porte le nom. Malgré la pluie des derniers jours le chemin est très praticable. Un arrêt sur le pont qui permet de franchir le ruisseau : une importante digue au-dessus d’un passage pour l’eau fait de dalles posées sur des pierres empilées. Le fond est lui aussi constitué de dalles. Un peu plus loin la voie fait un écart « en baïonnette » pour éviter une allée couverte dont les dalles ont été poussées dans le talus.

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      Départ du chemin menant à l'Eglise blanche                               Arrivée sur la digue                                                   Le passage de l'eau

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                        Le ruisseau                                                                          La montée                                                         Ancienne allée couverte

 

 

Trémeur

     Sur le chemin du retour, petit détour par le hameau de Trémeur pour voir la stèle (que certains pensent être une borne miliaire) sur la Place de la Mare et l’oratoire dédié au céphalophore saint Trémeur, oratoire qui est en réalité le porche sud original de l’église de Trébalay où il a donc fallu reconstruire à l’identique un nouveau porche !

 

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La stèle et l'oratoire place de la Mare

 

Retour à La Cantine où Rémi Toupin retrouve son véhicule

     Un grand merci à nos guides. A bientôt pour de nouvelles aventures … YC