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Pluneret

28 01 2007

Sur les traces de la Comtesse de Ségur

 

 

Le rendez-vous est toujours Place Glotin à 8h30, il ne fait pas froid, il ne pleut pas, tout va bien.

Le car arrive, les participants sont prêts à prendre place, heureux de se retrouver pour cette 1ère sortie de l’année.

 

Le car quitte la voie rapide pour prendre les petites routes bien tranquilles en ce dimanche matin direction Brandivy. Après avoir fait le tour de l’église, nous nous dirigeons vers le village de Kergal où une surprise nous attend, nous prévient Claude. En effet, un superbe manoir du XVème nous dévoile ses lucarnes renaissance, ses deux tours dont l’une octogonale, la plus ancienne, c’est une réelle surprise, car si certains des sociétaires connaissaient l’existence de ce manoir pour d’autres ce fut un étonnement de trouver dans un endroit un peu retiré, tout de même, une construction si ancienne et d’aussi belle facture qui nous permet de remonter le temps. En 1400, il fut la propriété de Pierre de Lantivy de Talhouët, puis de Pierre Danielo qui de 1552 à 1556 l’agrandit en faisant construire 2 tours l’une sur l’avant et l’autre sur l’arrière du bâtiment, celle de l’arrière fut détruite par la suite.

Au XVème, furent édifiés les frontons renaissance des fenêtres de la façade. Ce manoir fut vendu à la Révolution comme bien national et acheté par les ancêtres des propriétaires actuels qui en devinrent héritiers en 1974. vA l’arrière de la tour octogonale, on peut voir un petit escalier qui permettait l’accès à la chambre du maître, nous dit Louis Goulpeau, se référant au livre « le manoir en Bretagne » édité par le Patrimoine.

Nous remercions les habitants du manoir et poursuivons notre route qui nous mènera à Plumergat que nous avons déjà visité sous un autre angle avec Mr Baudry.

Plumergat : c’est le bourg aux 3 églises, en réalité il y a une église et 2 chapelles, très proches les unes des autres. Les croissants de la boulangerie sur la place sont excellents et calment les petites faims, je le sais car on m’en a gentiment donné un gros morceau, que j’avais déjà mangé des yeux !

Nous visiterons la chapelle de la Trinité dont la crèche n’a pas été démontée et qui côté évangile conserve un très bel enfeu avec les armoiries de la famille Trongoff. Les sablières sont remarquables et Mr Allanic nous propose une explication de ce vocable : on les enfouissait dans le sable ? du mot latin scapula ou encore stabilis ? La question reste posée. Il semblerait que ces sablières sculptées soient une particularité du Morbihan, la référence en serait la chapelle de Kerlenat en Locmalo, près de Guéméné.

 

En sortant à 2 pas nous verrons l’extérieur de la chapelle St Servais qui fut construite sur les deniers d’un riche propriétaire terrien de la région en l’honneur de ce saint qui est le saint patron de Maastricht, nous dit Mr Robino.

Traversant la route nous sommes devant l’église paroissiale, le recteur a stocké de nombreuses stèles trouvées dans les environs, les unes sphériques sont à l’entrée de l’enclos mais la plus intéressante se trouve un peu plus loin, elle est oblongue, christianisée à l’époque carolingienne : on devine une croix pattée et surtout elle porte une inscription en gaulois avec un nom : Rimoete, Louis Goulpeau nous le dit et ce qui la rend encore plus précieuse c’est qu’il n’existe que 2 ou 3 exemplaires d’écriture gauloise en France. Il y a quelques années, l’écriture était plus facile à lire mais c’était avant le nettoyage ! Pourtant, c’est beau le lichen , non ?

 

De là nous partons sur les traces de la Comtesse. Sa fille vivait au château de Kermadio, en Pluneret et de Paris, elle venait la voir en train ! C’est pourquoi, nous allons d’abord à la gare de Ste Anne d’Auray où elle descendait, la demeure de sa fille étant tout près. Nous n’irons pas voir les lieux, transformés en gîtes. Par contre, en arrivant à la gare, le TGV ne fait que passer sans s’arrêter… évidemment ! De nos jours le voyage de la Comtesse aurait été plus rapide mais elle serait arrivée plus loin ! La gare n’est qu’à 3 kms de la Basilique ce pourquoi elle fut construite, elle arbore à son sommet une statue de Ste Anne, c’est probablement le seul édifice public surmonté d’une statue religieuse, fait remarquer Loïc Le Dréan! Cette gare inaugurée en 1862 fut très importante pour acheminer les pèlerins mais aussi pendant la guerre pour transporter les bestiaux et les légumes nécessaires aux armées. Près de la route se dresse le calvaire de Yves Nicolazic appelé aussi le calvaire percé, nous dit Marie-Annick Urvoy.

 

Maintenant, nous allons vers le cimetière où est enterrée Mme de Ségur, fille du comte Rostopchine, celui qui a incendié Moscou, pour éviter que la ville ne tombe aux mains de Napoléon. Sa tombe est très simple et le plus touchant est d’apprendre que, morte à Paris, elle a décidé de se faire inhumer à Pluneret, est-elle venue en train pour ce dernier voyage ?

Après s’être recueillis devant la tombe de la comtesse et de son fils évêque « les bons petits diables » vont à la découverte du cimetière et quelle ne fut pas leur surprise d’y découvrir des plaques commémorant le nom d’un grognard de la bataille de Waterloo, il s’appelait Jean-Louis Alano, puis des noms de la bataille de Crimée (1854- 55), et quelques noms de la guerre de 1870. Un peu plus loin Mr Robino est en plein déchiffrage d’une stèle où l’on parvient à lire « Dame Renée de Montigny, veuve de Louis comte de Sarrant ,1811 » Quelle plongée dans le passé ! Mais nous ne sommes pas que roseaux pensants et le Kerfontaine nous attend :Kir, bouchée farcie au canard, potée, salade, fromage, glace pomme au four, vin, café.

 

Mr Robino sera notre guide pour la visite du château de Kerisper, il fut construit au XVIème puis agrandi et rénové aux XVIIème, XIXème et XXème. Les familles Talhouët et Lestrellin en furent les propriétaires, puis la famille de Montigny, dont l’un fut gouverneur de Suscinio, l’occupa au XVIIIème. A l’aveu de 1752, on découvre que la moitié de la propriété appartenait au seigneur de Talhouët et que l’autre moitié était propriété du roi. Ensuite se succédèrent les de Montaigu, de Saint Péran, Alfred Douault en 1900, et au cours du siècle dernier, le domaine changea à maintes reprises de propriétaires. Le Château de Kerisper

Quelques minutes en car et nous arrivons à la chapelle de Sainte Avoye.

L’extérieur est d’une architecture remarquable mais l’intérieur comporte, nous dit Mr Robino, un jubé, classé MH, d’un grand intérêt ,mais que nous ne pourrons voir aujourd’hui, peut-être un autre jour si Mr le maire accorde l’autorisation plusieurs fois demandée mais jamais obtenue . Dommage ! Notre guide nous explique l’histoire de la sainte, elle naît en Sicile d’un père sicilien ,païen et d’une mère baptisée, originaire de Bretagne. Un jour la mère décide de se rendre en Cornouailles pour le mariage de sa nièce Ursule, elle part accompagnée d’Avoye, jeune fille d’une grande beauté, mais Ursule et Avoye ont décidé de consacrer leur vie à la prière et de ne pas se marier, elles décident de fuir, accompagnées des 11000 vierges qui devaient accompagner Ursule à l’autel !, la tempête se lève, les fait atterrir en Allemagne, à Cologne .Les huns leur font subir les pires supplices. Reprenant la mer, 3 rescapés arrivent en Normandie, Avoye est mise en prison, elle survivra grâce aux pains que des anges lui apporteront dans sa geôle. C’est, dit-on, dans un bateau de pierre qu’Avoie arrivera dans les parages où nous sommes, sur les rives du Sal. Le 1er dimanche de Mai est toujours célébré le pardon. L’extérieur du monument est de style renaissance avec plusieurs tours, le clocher porche qui ornait la façade fut détruit en 1727 et ne fut jamais reconstruit, cependant l’édifice a fière allure et témoigne de la richesse du patrimoine breton. A l’intérieur que nous ne pouvons qu’imaginer, une sablière porte une inscription : « Le jour de la Croix de septembre 1554 fut assise la 1ère pierre de cette chapelle, Yves le Thominec, recteur, Pierre Blanchard, maçon, Henri le Mailleur, charpentier ».Comme nous déplorons vraiment de ne pouvoir entrer voir le jubé , notre guide nous suggère d’aller à l’église de Pluneret pour voir la reproduction du jubé, ce que nous faisons. Le jubé n’est que la reproduction mais la crèche est très belle.

 

La nuit ne va pas tarder, nous allons rentrer à Lorient.

Encore une belle journée ! A bientôt.

JM