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BRIQUETERIE BARBIER

 

BRIQUETERIE - POTERIE DURAND "LA FABRIQUE"

 

 

René Royant

Membre de la S.A.H.P.L.

 

 

 

Sur la rive gauche du Blavet, se trouvait, entre le pont du Bonhomme et Locmiquélic, près des villages de Saint Sterlin et de Talhouët (*), un gisement d'argile assez important et de bonne qualité. Deux entreprises se sont installées en bordure du rivage : la Briqueterie Barbier et à proximité la Briqueterie - Poterie Durand, pour en exploiter le filon.

L'expédition de la production de ces usines se faisait surtout par mer, et à marée haute, étant donné cette immense vasière qui existe en ces lieux et qui découvre à marée basse.

Tandis que l'entreprise Barbier, de faible envergure me semble-t-il, se contentait d'un quai d'échouage dont l'on voit encore quelques vestiges, la Maison Durand avait construit sur la vasière un appontement qui s'avançait assez loin en direction du chenal, sans aller jusque-là, et au bout duquel une souille avait été faite pour permettre aux chalands de flotter et de repartir avant que la marée haute n'atteigne le rivage. Sur cet appontement existait une voie Decauville pour y amener par wagonnets la production de cette entreprise. Non seulement elle fournissait des produits finis, mais en plus elle expédiait de l'argile nature à la poterie d'Hennebont. Celle-ci, du fait de sa position, manquait de matière première sur place, et la faisait venir d'un peu partout.

Les visiteurs qui veulent découvrir l'emplacement de ces anciennes usines seront déçus. Seuls les pieux en bois qui faisaient partie de l'appontement sont encore visibles ; ceux-ci servaient à maintenir une chaussée pleine, faite de briques qui ont disparu depuis longtemps.

De la "Fabrique" (nom encore porté sur la plaque indicatrice en bordure du croisement de la route de Port-Louis), il ne reste plus rien. Sur la droite d'un petit chemin menant au rivage, existait encore il y a environ trois ans, un muret avec des piliers en briques et des grilles, correspondant à l'entrée de l'atelier Durand. A l'intérieur de cette propriété, sortait de terre un gros axe métallique, seul vestige aciéré laissé là par la maison de récupération Toquin. Auparavant, il y avait paraît-il de vastes bâtiments équipés de machines nécessaires à la production.

Il y eut plusieurs propriétaires après la cessation des activités de la Maison Durand. Le premier achat, fait par la famille Pichot, fut une mauvaise affaire, pour la bonne raison que le filon d'argile était pratiquement épuisé. Il y eut procès, mais comme le notaire avait porté sur l'acte de vente tout simplement "terre" et non pas "terre industrielle", le procès dura longtemps. L'usine cessa de produire vers les années 1926/1927.

Pendant la dernière guerre, les bâtiments étant à l'abandon, les cultivateurs des villages voisins venaient s'approvisionner de différentes choses, en particulier en briques pour en faire des petits fours pour cuire le pain.

Après la guerre, suivant un périple assez pénible : bord de mer, chemins creux ... des charettes venaient apporter, non sans mal, ce qui restait d'argile aux camions G.M.C. américains qui attendaient, dans un lieu plus accessible, pour y faire le plein et le transporter à la poterie d'Hennebont. Le travail à la "carrière" était assez pénible, pourtant une femme y travaillait. A l'origine, c'était une carrière - ou plutôt une colline - d'assez grande hauteur, d'après les témoignages recueillis, mais ces lieux sont inaccessibles aujourd'hui du fait de la végétation qui s'y est développée.

Je remercie Mme Veuve Pichot, ainsi que M. Fouillen, l'actuel propriétaire du terrain de "La Fabrique", et les habitants du village de Saint Sterlin, qui ont eu la gentillesse de me fournir les informations qui m'ont permis d'écrire cet article.

 

(*) Commune de Kervignac - Morbihan