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POLISSOIRS NÉOLITHIQUES

Georges Mousset

SAHPL

          Les polissoirs pour haches de pierre typiques de l’époque du néolithique sont relativement rares en Bretagne, et il est exceptionnel et surprenant à la fois, aujourd’hui, d’en découvrir un exemplaire inédit dans le Morbihan.
 

Le polissoir couché sur le côté à proximité du lavoir                  Photo  G. Mousset

 

Un premier polissoir, objet principal de la présente notice descriptive, a été découvert fortuitement hors contexte archéologique à proximité de la fontaine naturelle dite « du village de Kervarner » en Landévant aujourd’hui jouxtant le nouveau village de Préfétan dans le secteur Est de la commune. Rappelons brièvement que les polissoirs étaient destinés au polissage des outils (et armes ?) en roches dures (la dolérite par exemple présente à Plussulien dans les Côtes d’Armor).

 

 

            Il se présente sous la forme d’un rocher de granit commun d’origine locale et ayant la forme d’une  dalle trapézoïdale grossièrement équarrie dont un des côtés est entièrement poli et comporte trois rainures sensiblement parallèles « naviformes » d’une longueur chacune de 20 cm environ et d’une profondeur approximative de 2 cm. Cette face dite « active » ne comporte pas de cuvette de polissage, autre élément caractéristique fréquemment associé aux rainures de mise en forme et d’affutage des tranchants d’artefacts ; elle présente en outre une fissuration quelque peu préjudiciable à sa bonne conservation à terme.

Le poids important qui doit être approximativement de 300 kgl aisse penser que ce polissoir se trouve aujourd’hui près de son emplacement d’origine, sur son lieu d’utilisation.

Une brève enquête de voisinage nous a permis de savoir que, sur ce commun de village, lieu de la découverte, des travaux de terrassement consistant en des excavations dans le but d’aménager pour plus de sécurité la source et le lavoir associé, avaient été réalisés par les riverains au milieu du siècle dernier.

Il ne serait donc pas impossible que ce polissoir, enterré jusqu’à une époque récente, ait été extrait à l’occasion de ces terrassements et déposé sur le site même de sa mise à jour par les « inventeurs » qui n’auraient pas signalé leur découverte, faute peut être, de ne pas reconnaître son intérêt patrimonial et archéologique, ou encore, pour ne pas devoir affronter les interrogatoires des spécialistes et « antiquaires » qui auraient été dépêchés sur les lieux pour la circonstance.

Il aura fallu qu’un jour d’été 2009, un promeneur averti et curieux soit attiré, chemin faisant, par cette anomalie à peine discernable dans le paysage et figurée par ces rainures anthropiques particulières. Dénommés parfois « griffes du diable » ou « fesses de sorcières » dans certaines régions françaises, ces objets sont les témoins de la présence dans nos campagnes, des premiers habitants artisans-paysans-défricheurs.

 

 

 

Relevé du polissoir     (G. Mousset - 2009)

            Ce polissoir mérite d’être sauvegardé ; c’est une réelle chance qu’il nous soit parvenu dans un très bon état. Nous souhaitons qu’il regagne et vienne enrichir les collections du  musée d’Archéologie de Carnac.

 


 

Un second polissoir

       Cet autre polissoir de découverte récente  nous apparaît fiché en sol à l’emplacement même, ici aussi,  d’une fontaine de village de la commune de Sainte-Hélène (56700). Il présente des caractéristiques typologiques similaires à celui mis au jour à Landévant, objet de la présente notice ; par contre, il ne comporte qu’une seule rainure de polissage.