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Malestroit

Dimanche 26 02 06.

Lizio: la Chapelle Sainte Catherine
Malestroit: le bourg

 

Il fait jour, mais très froid. 8h moins 5, le car est déjà là, tous les participants aussi, sauf 2 retardataires ! Allez… au fond du car, et c’est parti !

La Touche-Carné.

Nous sommes accueillis par l’actuel propriétaire : M Claude Lefêvre.

  Le manoir de la 1ère moitié du XVème siècle, que les gens du pays appellent « La Cour » se compose de 2 corps de logis : le plus grand est le plus ancien, ilcomprend une tour d’escalier polygonale datée de 1440, le plus petit accolé à gauche du précédent est de la fin du XVème. A droite, se trouvent les bâtiments de ferme que le propriétaire a transformé pour son propre confort, à gauche, la métairie dont il ne reste plus que les murs, près de là le puits et le four à pain. Cet ensemble forme une cour d’environ 20m sur 50m.

Il fait presque froid, fort aimablement, nous sommes invités à entrer dans la grande salle où nous attend un petit feu dans une cheminée monumentale : c’est là que se rendait la justice. La salle mesure 80m2 et fait 4,30m sous plafond.

   La plaque de cheminée est aux armes des Carné, famille pour laquelle fut construit le manoir et qui lui appartint jusqu’en 1638 ; à cette date il fut acheté par les Rogier, Seigneur du Crevy.Descartes y séjourna en 1664 chez le seigneur qui était aussi son beau-frère ! Vendu comme bien national à la Révolution, il eut comme propriétaires successifs : à nouveau les Rogier, G.de Provostaye en 1812, E de Poulpiquet en1816 et le vicomte de Pontbriand.

Les différentes salles sont meublées de superbes presses à lin, coffres, sièges de chantre, au mur de somptueuses tapisseries et à l’étage auquel nous accédons par le très bel escalier à vis : une chaponnière, des mosaïques de Ravenne.

LIZIO

La Chapelle Sainte Catherine

Nous quittons le manoir et nous nous dirigeons vers Lizio où nous attendons Valérie, à la chapelle Ste Catherine. Ce fut une chapelle des Templiers, sur le chemin de St Jacques de Compostelle. En attendant notre guide nous lisons des dates : 1661 sur un pilier, 1861 sur la fontaine…Des dates ? …réflexion de non-initiés !

Valérie va nous faire faire le parcours du … pèlerin et nous entrerons sur le chemin de la connaissance car ces dates sont en réalité … des codes ! Ex : 1763 se décompose en 17 : la porte et 63 : le bonheur. Le pèlerin subissait ainsi une série d’épreuves qui l’amenait, après avoir franchi les 6 marches, après être allé au calvaire, à la fontaine, avoir fait le tour de la chapelle vers l’entrée enfin possible de la chapelle vers le Renouveau, le Salut.

 

Cet édifice dédié à Ste Catherine d’Alexandrie se compose d’un narthex bien séparé du chœur, le chœur comme dans tous les lieux saints est réservé à la prière tandis que le narthex était réservé à l’accueil : les pèlerins pouvaient y parler, manger, dormir. Avant d’entrer dans le chœur à droite on devait toucher une pierre qui est toujours là, scellée dans le mur, mais ce jour là elle tomba !

Derrière l’autel, un tableau représente le martyr de la Sainte, assise sur la roue où elle fut torturée, sur ordre de l’empereur Maxence dont elle avait refusé les faveurs.

 

Il est l’heure du repas, le car nous dépose au restaurant Le Glaneur qui nous propose :
          Kir maison, Assiette gourmande, Bouchée à la reine
          Jambon à l’os au cidre, Pommes sautées aux lardons
          Brie sur salade, Délices aux poires.
          Vins : rosé, rouge. Café.

 

MALESTROIT

Quelques kilomètres sur les petites routes et nous rejoignons Malestroit où nous attend notre guide : M. Davalo.

Nous nous retrouvons devant une gravure qui représente le Malestroit des XV-XVIeme avec ses remparts dont il ne reste plus que quelques pans. C’était le fief d’une des 9 baronnies de Bretagne. En 1580 pendant les guerres de la Ligue Malestroit eut beaucoup à souffrir mais plus tard fut récompensé par Henri IV qui fit renforcer les remparts de 4 éperons.

La ville fut fondée en 987 sur une motte. En 1129 une ancienne léproserie : la Madeleine, implantée sur la rive droite de l’Oust, deviendra prieuré de l’Abbaye de Marmoutier de Tours ; c’est là que fut signée en 1343 la Trêve de Malestroit qui mettra fin provisoirement à la Guerre de Succession de Bretagne. La chapelle est en ruine mais il reste la façade romane surmontée d’un clocher-mur : type d’architecture très rare en Bretagne. Les vitraux ont été achetés par Zola : la devise de Malestroit dit «qu’un de Malestroit ne compte pas ses besants », ce qui explique qu’on en compte 6 ou 9.

Nous apercevons le clocher de l’autre coté de la rivière. Déjà au XVIIIème un paysan protestait parce que l’eau de la rivière n’était pas buvable par ses animaux. Pollution ? eh oui  ! mines d’étain, rouissage du lin … On jetait beaucoup dans les rivières avant le tout à l’égout et les stations d’épuration.

Il fait de plus en plus froid. Un coup d’œil sur la rue des Ponts, maison en tuffeau.

 

Nous remontons jusqu’à l’église St-Gilles, on s’arrête devant le bœuf sculpté qui à certaines heures d’une journée ensoleillée projetait en façade le profil de Voltaire ! (Ils sont tombés par terre, c’est la faute à…..).

Nous avons vu la fontaine au chevet de l’église, nous sommes entrés par le porche à deux portes en ne respectant même pas la tradition ! A l’intérieur il fait moins froid. L’originalité de l’église St-Gilles, autrefois St-Hervé, ce sont ses deux nefs accolées séparées par de gros piliers polygonaux. Les vitraux sont dignes d’intérêt : le grand vitrail du chevet date de 1900, il raconte l’histoire de St-Gilles, le vitrail représentant l’arbre de Jessé date lui du XVème. La piéta (1500) vient du couvent des Augustins qui se trouvait sur l’île de la saudraie.

La chaire aux Sirènes date du XVIIème, elle aussi se trouvait dans le couvent. Le groupe de la crucifixion date du XVème, il est situé en hauteur sur le mur du bas de la nef et vient de la Madeleine.

 

Nous sortons de l’église et Place du Bouffay nous admirons les maisons anciennes à colombages : celle du pélican, de la truie qui file, une demeure Renaissance, plus loin la rue aux Anglais, avec les petites échoppes autrefois adossées aux remparts avec leur étal sur la rue.

  

   Parmi les personnages importants citons Jean de Lamennais et son frère Félicité. Tous les deux avaient des idées avancées pour l’époque. Pendant quatre ans ils ont formé des prêtres aux langues anciennes et orientales ce qui expliquerait le linteau d’une porte avec une écriture ou du moins des lettres en grec, latin, hébreu. En 1830 Félicité veut croire en une Eglise et un Etat humanistes et démocratiques et pressent que cette évolution passe par une séparation de l’un d’avec l’autre. Citons aussi Sœur Yvonne-Aimée (1901-1951) qui fut élue supérieure du couvent des Augustines en 1935 (pendant la guerre, bien que la clinique soit réquisitionnée par les Allemands, elle recueille et soigne des parachutistes anglais. Elle a été décorée par le Général de Gaulle).

Nous quittons Monsieur Davalo.

 

        Il fait chaud dans le car et bientôt nous sommes à Lorient, après une belle journée.

 

        A bientôt.