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LA « MAISON DES CHOUX » DE LANESTER

Elle a donné son nom à un quartier

 

Claude Le Colleter

(SAHPL)

 

 

Depuis bien longtemps la notoriété de la « maison des choux » a dépassé les frontières de la commune de Lanester.

D’abord, pourquoi la maison des choux ? Et comment à une modeste demeure peut-elle de donner son nom à tout un quartier ?

 

Première signification :

Il s’agissait d’un bistrot (l’un des 32 établissements avant guerre de la rue Jean Jaurès) où se donnaient rendez-vous tous les cultivateurs et vendeurs de choux de la région. D’ailleurs, les champs de choux abondaient aux alentours et constituait la culture locale principale. Il existait même paraît–il une bascule où l’on pesait le précieux légume avant de l’expédier vers l’Alsace et l’Allemagne pour y fabriquer la traditionnelle choucroute. Les chargements, destinés à l’exportation prenaient la direction de la gare de Lorient. Le prix du kilo était parfois multiplié par 10 (de 2 francs à 20 francs) quand la récolte, par hiver rigoureux de l’autre côté du Rhin s’avérait insuffisante.

 

La maison des choux photogrphiée en 2006Deuxième signification : « la maison du chou ».

Un jour, une graine de choux s’est retrouvé sur le toit de chaume et a donné naissance à …un …chou.

On dit aussi Ty-Kaol (en breton : maison des choux) mais il semble que l’appellation en français ait été la première à être utilisée. Le toponyme existait déjà avant la guerre 39-45.

 

La maison incendiée pendant la guerre sera reconstruite au début des années 50.

La deuxième cause de notoriété de cette demeure, c’était la salle d’attente d’un certain Job Le Carrer, « rebouteux » de profession1. Après la guerre 39-45, on venait le consulter de très loin. Il avait appris l’anatomie humaine en autodidacte, pratiquait les massages, la phytothérapie, l’allergo-thérapie et « discontait » ( récitait des prières) contre les « vers » ( oxyures). Il n’y avait pas plus compétent que lui pour guérir les entorses, les foulures, voire les fractures. Beaucoup de patients le consultaient pour des blessures dues à un « retour de manivelle ».

Explication :

En démarrant camions et voitures avec une manivelle, l’instrument réagissait à contre–sens, blessant fréquemment le chauffeur au poignet.

Alors, pour être efficace, le « rebouteux » comme on le nommait alors, faisait appel à un ou deux voisins et chacun tirait tant bien que mal de son côté en essayant de remettre en place le membre blessé.

« Job Le Carrer » et ses frères issus d’une famille qui transmettait son savoir de père en fils étaient des masseurs reconnus au plan régional et les héritiers qui portent toujours le même patronyme y sont toujours en activité.

 

Sur un autre sujet, une petite anecdote recueillie le 15/05/1920.

Le conseil municipal adresse ses félicitations à l’enfant Louis Le Scouézec de la maison des choux qui a remis à la mairie un porte-feuille contenant une somme importante et décide d’en porter connaissance aux autres enfants de la commune.

(D’après les témoignages recueillis

par le groupe Histoire et Patrimoine

de la ville de Lanester)

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1- Job était son surnom, mais son vrai prénom était Jean. Né à Pluvigner en 1894, il était  marié à Alphonsine Lohro , née  à Brec'h en 1904. (Précisions apportées par Tristan Collard - 18-06-2010)